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Mali

Sans augmentation du nombre de Casques bleus, la mission de l'ONU au Mali n'est "pas viable"

Des Casques bleus de la Minusca sur une route entre Bangui et Damara, le 23 janvier 2021 en Centrafrique. PHOTO D'ILLUSTRATION

Des Casques bleus de la Minusca sur une route entre Bangui et Damara, le 23 janvier 2021 en Centrafrique. PHOTO D'ILLUSTRATION - FLORENT VERGNES © 2019 AFP

Le projet de rapport du secrétaire général de l'ONU évoque retrait des troupes si elles ne sont pas en mesure d'exercer leur mandat.

La mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali n'est "pas viable" sans augmenter le nombre de Casques bleus, selon un projet de rapport du secrétaire général de l'ONU.

La Minusma a été créée en 2013 pour aider à stabiliser un Etat menacé d'effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l'effort de paix, défendre les droits humains.. Mais la situation sécuritaire n'a cessé de s'aggraver.

"La Minusma est une opération de maintien de la paix là où il n'y a pas de paix à maintenir", résume Antonio Guterres dans ce document remis aux membres du Conseil de sécurité et qui doit être publié prochainement.

La mission, privée désormais du soutien d'opérations étrangères, notamment de la France qui s'est retirée en août dernier, "a fait de son mieux", mais "a été poussée au-delà de ses limites", note-t-il.

Le rapport demandé par le Conseil de sécurité en juin lors du renouvellement de la mission pour un an estime ainsi que "la situation actuelle n'est pas viable" et propose trois séries d'options pour y remédier.

Vers le retrait des unités?

La première serait de donner les moyens à la mission d'assurer pleinement son mandat en augmentant ses effectifs militaires et policiers de 3680 personnes, ou de 2000 dans une version plus modeste. Mi-décembre, la mission comptait 12.388 militaires (contre 13.289 autorisés par le mandat) et 1598 policiers (pour 1920 autorisés).

Mais cette option requiert que "tous les paramètres" soient remplis. Parmi ces conditions, le secrétaire général cite des progrès dans la transition politique qui prévoit, après deux coups d'Etat militaires, le retour des civils au pouvoir en mars 2024, ainsi que la liberté de mouvement des Casques bleus alors que l'ONU dénonce les entraves imposées par les autorités maliennes.

Option inverse, "si les paramètres clés pour que la mission puisse opérer avec son mandat actuel ne sont pas remplis", le secrétaire général évoque le "retrait des unités en uniforme" et la transformation en "mission politique spéciale", avec une présence uniquement à Bamako.

Entre les deux extrêmes, le rapport propose un maintien du nombre de Casques bleus, mais la modification du mandat, avec la fermeture de certains camps ou une réduction de la présence dans le centre du pays.

A.G avec AFP