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REPORTAGE - Le retour des manuscrits de Tombouctou

Les manuscrits de Tombouctou, sauvés des islamistes, par quelques chercheurs.

Les manuscrits de Tombouctou, sauvés des islamistes, par quelques chercheurs. - -

Les manuscrits de Tombouctou, classés au patrimoine mondial de l'Unesco, ont eux aussi fait les frais des islamistes. Mais ils ont échappé à la destruction, grâces au courage de quelques uns.

Les manuscrits de Tombouctou, qui sont classés comme le reste de la ville au patrimoine mondial de l'Unesco, ont eux aussi fait les frais des islamistes.

Tout le monde a encore à l'esprit les images de ces trésors anciens brûlés par les islamistes, juste avant leur départ. À ce moment là, beaucoup craignaient que tous aient subi le même sort. Mais en fait plus de 90% étaient à l'abri dans la capitale. Ils avaient été déplacés dès juin dernier. BFMTV a rencontré ceux qui ont contribué à les sauver.

"Ils m'auraient peut-être coupé la main"

Les manuscrits ont été sauvés, entre autres, par un Mohamed Al-Khadi Maiga, chercheur. Il a fait plusieurs aller-retours entre Tombouctou et Bamako, la nuit, à quelques mètres seulement des islamistes. Il a rempli des caisses, puis a pris la route avec. "Quand j'étais en mission là-bas, je n'ai pas réfléchi, je n'ai pas eu peur, témoigne-t-il, mais de retour ici avec les caisses, je me suis rendu compte du danger. Si les islamistes m'avaient pris, avec les caisses, ils m'auraient peut-être coupé la main ou même tué".

Depuis septembre, le centre Ahmed Baba, établissement public qui gère les manuscrits, dont certains datent du XVe siècle, a été transféré à Bamako. Mais les locaux ne son pas adaptés. Et comme le souligne le directeur du centre, Abdoulkari Idrissa Maiga, "les manuscrits sans Tombouctou, c'est pas les manuscrits. Les manuscrits ont un sens social, historique à Tombouctou". Aussi souhaite-t-il inventorier et numériser les 25.000 manuscrits, avant de les déménager vers le Nord.

Des manuscrits privés appartenant à des familles ont aussi été déplacés de Tombouctou. Certains sont arrivés à Bamako, mais aujourd'hui encore, ces familles les cachent, car elles ont toujours peur pour la sécurité de ce patrimoine.

Laetitia Soudy et Guillaume Bernhard