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Mali

Présidentielle au Mali: une élection entachée de dysfonctionnements et d'incidents

Une femme remet son bulletin dans l'urne le 29 juillet 2018 à Bamako.

Une femme remet son bulletin dans l'urne le 29 juillet 2018 à Bamako. - ISSOUF SANOGO / AFP

Malgré la mobilisation de plus de 30.000 membres des forces de sécurité, une série d'attaques visant le matériel et les agents électoraux ont été signalées dans le nord et le centre du pays.

Les Maliens votaient dimanche pour un scrutin considéré comme crucial pour l'accord de paix de 2015, mais l'élection présidentielle a été marquée par des attaques jihadistes présumées, des dysfonctionnements et une faible affluence dans plusieurs zones du nord et du centre.

Malgré la mobilisation de plus de 30.000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères, selon le ministère de la Sécurité intérieure, de nombreuses attaques visant le matériel et les agents électoraux ont été signalées dans le nord et le centre du pays, tandis que l'affluence semblait timide à Bamako.

Groupes armés et urnes incendiées

Dans la région de Mopti par exemple, les agents électoraux ont subi des violences, ce qui a empêché la tenue du vote, selon un groupe d'observateurs maliens et le gouverneur. Plus à l'est, dans la commune rurale de Gandamia, onze bureaux de vote ont été saccagés, les agents électoraux agressés et le matériel détruit, selon les mêmes sources. 

A Pignari Bana, "dans les quatre villages il n'y a pas eu de vote car des groupes armés ont interdit la présence des administrateurs de l'Etat" et les autorités locales ont préféré obtempérer, a indiqué le maire de la commune.

Dans la commune rurale de Lafia, à l'est de Tombouctou, le vote n'a pu se tenir, les urnes ayant été incendiées dans la nuit de samedi à dimanche par des jihadistes présumés, selon les autorités locales.

"La mission européenne d'observation demande aux autorités maliennes de publier la liste des bureaux où le vote n'a pas pu avoir lieu", a déclaré dans la soirée sa chef, Cécile Kyenge, insistant sur l'importance de la "transparence" et de "l'intégrité de l'élection".

Des tirs de roquettes ont visé le camp de la mission de l'ONU (Minusma) dans le Nord-Est du pays, sans atteindre leur cible ni faire de victime, selon une source de sécurité au sein de la Minusma.

Intoxication alimentaire en région parisienne

En région parisienne, 57 ressortissants maliens appelés à voter pour le premier tour de l'élection présidentielle dans leur pays ont été victimes d'intoxication alimentaire, pris de maux de ventre et de vomissements à cause de sandwichs distribués par un même traiteur dans les bureaux de vote.

Les quelque 23.000 bureaux de vote ont commencé à fermer et à entamer le dépouillement à partir de 18 heures, et les premiers résultats sont attendus dans les 48 heures. Les résultats officiels provisoires, eux, d'ici le 3 août avant un éventuel second tour le 12 août.

Quelque huit millions d'habitants de ce vaste pays enclavé d'Afrique de l'Ouest doivent décider de reconduire le président Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, ou d'élire un de ses 23 concurrents, dont le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé, 68 ans, et une seule femme, Djeneba N'Diaye.

J.B avec AFP