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Les exactions au Mali : critères pour juger l'Opération Serval

Soldats maliens défilant en septembre 2010.

Soldats maliens défilant en septembre 2010. - -

Les associations humanitaires crient aux exactions, la France est très attentive, mais comment éviter qu'elles surviennent? L'analyse du spécialiste en géopolitique de BFMTV.

Étymologiquement, le mot "exaction" ne signifie pas : assassinat. Il signifie extraire un prix élevé, comme par exemple un impôt punitif. Langage vieilli, littéraire. Décalé.

Les exactions dont font état les ONG internationales au Mali sont en fait des assassinats vengeurs. La Fédération internationale des droits de l'homme, et plus discrètement la Croix-Rouge, ont des certitudes sur ces points. Une douzaine, quinzaine, de personnes tuées par des militaires maliens? C'est apparemment ce qui est reproché.

>> A lire aussi : Accusations d'exactions au Mali : un danger pour la France ?

Le Quai d'Orsay est très attentif au problème, tous les ministres concernés, et le président de la République lui-même, mettent en garde contre des exactions. Selon l'État-major français, rien du tout n'a été constaté.

Mais qui est sur place pour voir ?

Des observateurs de l'ONU sont sur place, nous dit le Quai. "Mais en nombre encore insuffisant". Un observateur européen est en route, et quant aux Français, il s'agirait de prévôts (gendarmes militaires) mais il faudra relancer ce même État-major pour savoir si ces prévôts sont arrivés sur place.

Plus exotique encore: des milices ethniques et/ ou purement criminelles sont à l'oeuvre derrière les lignes. Les Ganda Koy et les Ganda Izo tuent des "peaux claires". Source: le MNLA, cette armée de libération nationale de l'Azawad, c'est-à-dire une milice séparatiste essentiellement sinon exclusivement touareg, qui rêve d'une république de l'Azawad (c'est-à-dire Nord-Mali).

Ce qui est probable: quelqu'un quelque part au Mali pourrait être tué par le simple fait qu'il est de la mauvaise ethnie au mauvais endroit au mauvais moment. Les militaires français ne peuvent, à deux ou trois mille, patrouiller une zone grande comme la France.

Harold Hyman