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Mali

Ambassadeur français au Mali: affrontement à distance entre Gabriel Attal et Valérie Pécresse

Gabriel Attal s'est attaqué à Valérie Pécresse, qui proposait d'expulser l'ambassadeur du Mali, alors qu'il ne reste qu'un chargé d'affaires dans le pays. Une réponse "pas au niveau" selon l'entourage de la candidate.

Une passe d'armes entre Valérie Pécresse et l'exécutif. À l'occasion de son point presse tenu à l'issue du Conseil des ministres, Gabriel Attal a attaqué la candidate des Républicains à la présidentielle. Celle-ci, comme Marine Le Pen, avait appelé à l'expulsion de l'ambassadeur du Mali en France après la décision de Bamako de renvoyer l'ambassadeur français.

Le porte-parole du gouvernement a critiqué un manque "d'intérêt pour ce sujet" de la part des rivales du président de la République. Il a ainsi rappelé que "nous n'avons plus d'ambassadeur du Mali en France depuis deux ans, mais un chargé d'affaires". Il précise également qu'un chargé d'affaires français est toujours présent au Mali.

"Monsieur Attal est un roquet arrogant"

"Ce que répond l'exécutif n'est pas au niveau de la situation. Qu'il soit ambassadeur ou chargé d'affaires, il n'a plus rien à faire en France, peu importe la fonction", explique l'entourage de Valérie Pécresse à BFMTV. Geoffroy Didier, soutien de la candidate, a même dénoncé "l'hypocrisie" de Gabriel Attal sur les réseaux sociaux.

La réaction la plus violente provient de Florence Portelli, porte-parole de Valérie Pécresse. "Monsieur Attal est un roquet arrogant", a-t-elle déclaré, avant de critiquer la gestion du dossier. "Ce qui est lamentable, c'est la situation que vivent nos armées, et que vis la France là-bas, les humiliations successives. Donc moi, je serais à la place de monsieur Attal et de monsieur Macron, je ne la ramènerai pas", lâche-t-elle.

Cet affrontement à distance entre l'exécutif et certains opposants illustre un débat grandissant sur la question de l'engagement français au Mali. Plutôt favorable au maintien des soldats dans le pays par le passé, Valérie Pécresse estime aujourd'hui que la question est "clairement posée". Sur ce point, Gabriel Attal a expliqué qu'une "adaptation" allait potentiellement être mise en place après des discussions prévues mi-février avec les partenaires de Paris sur ce sujet.

Par Thomas Soulié avec Anthony Audureau