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Afrique

Mali : un conflit à 100 millions d’euros

Le retrait de l'armée française pourrait commencer dès le mois de mars.

Le retrait de l'armée française pourrait commencer dès le mois de mars. - -

Selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, l’opération Serval au Mali a déjà coûté 100 millions d’euros à la France. A droite, pourtant, les députés s’accordent pour dire que c’était l’unique solution.

Déjà 100 millions d’euros, et ce n’est pas terminé. Selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian mardi, l’opération Serval au Mali a coûté 100 millions à la France : « Tous ces chiffres seront publiés devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale, qui est tenue informée toutes les semaines » de l'évolution du conflit, a souligné le ministre. Le coût pourrait encore augmenter, et le ministre de la Défense a jugé « difficile » de donner un calendrier précis du début du retrait des forces françaises. Paris envisage d'entamer, dès le mois prochain, le mouvement de départ de ses forces mais n'a pour l'heure mené aucune action en ce sens. Le sujet sera d’ailleurs peut-être abordé ce mercredi après-midi à l’Assemblée nationale, où doit se tenir un débat sur le Mali lors des questions au gouvernement. Mais à gauche comme à droite, le coût de l’opération inquiète peu : tout le monde s’accorde à dire qu’elle était nécessaire.

« Nous aurions pris les mêmes initiative »

C’est le cas de Christian Estrosi, député UMP des Alpes-Maritimes. « Ça n’est pas un soutien de convenance mais de conviction que j’apporte, à la fois au président et au gouvernement, affirme l’élu. Parce que j’estime que c’est la responsabilité de la France que d’être engagée sous cette forme. Je pense que nous aurions pris les mêmes initiatives, nous aurions été confrontés aux mêmes difficultés. Dès le départ, nous savions que cette affaire ne pourrait pas être réglée du jour au lendemain. Mais y avait-il d’autres solutions, alors que nous avons à lutter de toutes nos forces contre toute forme d’intégrisme qui trouve ses racines dans cette région ? »

« Est-ce qu’on a le choix ? »

Député UMP des Français établis hors de France, Thierry Mariani estime que la question ne se pose même pas : « Est-ce qu’on a le choix ? Une guerre, quand on a des adversaires, le problème n’est pas de savoir si on a les moyens de la payer ou pas, mais est-ce qu’on doit la faire ou pas ? » Selon le député, les coûts auraient d’ailleurs pu être bien plus élevés si la France n’avait pas pris les devants. « Combien ça nous a couté de ne pas intervenir en Rhénanie en 1936 ? Beaucoup plus cher que si nous étions intervenus ! Faisons le scenario inverse : si on n’intervient pas, quelle serait la situation aujourd’hui ? On aurait un pays qui serait à 100% aux mains des islamistes, et après ça nous coûterait encore plus cher pour intervenir. Alors je suis dans l’opposition, mais je pense qu’être intelligent, c’est par moment soutenir le gouvernement quand il fait des choses pas trop idiotes ».

Mathias Chaillot avec Hugo Perrier