BFMTV
Libye

Plus de 2300 morts, 10.000 disparus... La Libye frappée par des inondations dévastatrices

Le passage de la tempête Daniel a causé d'immenses inondations dans l'est de la Libye, à l'instar de la ville de Derna, où plus de 2300 personnes sont mortes. Au total, plus de 10.000 personnes sont portées disparues.

Un bilan humain toujours provisoire mais qui risque d'être extrêmement lourd. L'est de la Libye a été frappé par la tempête Daniel - qui a déjà endeuillé la Grèce, la Turquie et la Bulgarie - entre dimanche et ce lundi, entraînant d'impressionnantes inondations.

"Nous pouvons confirmer, grâce à nos sources indépendantes d'informations, que le nombre de disparus a atteint 10.000 personnes jusqu'ici", a déclaré le chef de la délégation libyenne de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFCR), Tamer Ramadan.

Une équipe du Croissant-Rouge libyen dans la ville d'al-Bayda, dans l'est de la Libye, lors d'inondations meurtrières.
Une équipe du Croissant-Rouge libyen dans la ville d'al-Bayda, dans l'est de la Libye, lors d'inondations meurtrières. © BASMA BADRAN / LIBYAN RED CRESCENT / AFP

Au moins 2300 morts à Derna

Les dégâts sont particulièrement importants dans la ville de Derna, ville de 100.00 habitants, à environ 290 kilomètres de Benghazi. "Je reviens de Derna. La situation est désastreuse. Il y a des corps partout - dans la mer, dans les vallées, sous les bâtiments", a déclaré à Reuters Hichem Chkiouat, ministre de l'Aviation civile et membre du comité d'urgence.

Les rues de Derna, dans l'est de la Libye, après des inondations meurtrières, le 11 septembre 2023.
Les rues de Derna, dans l'est de la Libye, après des inondations meurtrières, le 11 septembre 2023. © AFP
"Des quartiers entiers de Derna ont disparu, et leurs habitants ont été emportés par les eaux après l'effondrement de deux barrages vieillissants, rendant la situation catastrophique et incontrôlable", a souligné pour sa part l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l'ONU.

Oussama Ali, porte-parole du "Service de secours et des urgences" libyen, qui dispose depuis ce lundi d'une équipe à Derna, a indiqué que les inondations causées par la tempête Daniel avaient fait "plus de 2300 morts" et environ 7000 blessés, alors que plus de 5000 personnes sont portées disparues dans la ville.

Les dégâts causés par des inondations soudaines à Derna, dans l'est de la Libye, le 11 septembre 2023.
Les dégâts causés par des inondations soudaines à Derna, dans l'est de la Libye, le 11 septembre 2023. © AFP

"Une calamité aux dimensions épiques"

"Les besoins humanitaires dépassent largement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même les capacités du gouvernement", a expliqué Tamer Ramadan. "C'est la raison pour laquelle le gouvernement dans l'est a lancé un appel à l'aide internationale et nous allons nous aussi incessamment lancer un appel d'urgence". Trois volontaire du Croissant-Rouge sont morts en aidant les victimes de ces inondations.

Des routes coupées, des éboulements de terrains et des inondations ont empêché les secours d'atteindre la population qui a dû se débrouiller par des moyens rudimentaires pour récupérer des corps et extraire des survivants sur le point de se noyer.

Des habitants à Derna, dans l'est de la Libye, ville ravagée par des inondations d'ampleur, le 11 septembre 2023.
Des habitants à Derna, dans l'est de la Libye, ville ravagée par des inondations d'ampleur, le 11 septembre 2023. © AFP

Derna et d'autres villes sont coupées du reste du monde malgré les efforts des autorités pour rétablir les réseaux de téléphonie mobile et d'Internet.

La tempête Daniel a frappé l'est de la Libye dimanche après-midi, notamment les villes côtières du Jabal al-Akhdar (nord-est) mais également Benghazi où un couvre-feu a été décrété et les écoles ont été fermées. Qualifiée par les experts de phénomène "extrême en termes de quantité d'eau tombée", la tempête Daniel a déjà fait au moins 27 morts ces derniers jours en Grèce, Turquie et Bulgarie.

Margaret Harris, une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a évoqué "une calamité aux dimensions épiques".

Salomé Robles avec agences