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Méditerranée: naufrage au large de la Libye, des centaines de disparus

Plusieurs centaines de migrants ont disparu en mer, ce mercredi, au large de la Libye. (Photo d'illustration, datant de début juillet)

Plusieurs centaines de migrants ont disparu en mer, ce mercredi, au large de la Libye. (Photo d'illustration, datant de début juillet) - Angelos Tzortzinis - AFP

Une embarcation qui contenait environ 600 migrants a échoué, ce mercredi, dans la mer Méditerranée. Les pertes s'annoncent très lourdes, selon un bilan encore provisoire, malgré l'intervention rapide des secours.

Un nouveau drame s'est noué en mer Méditerranée. Plusieurs centaines de personnes étaient portées disparues, ce mercredi après-midi, au large des côtes libyennes après le naufrage d'un bateau de pêche surchargé de migrants, ont annoncé les gardes-côtes italiens.

Alors que l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait estimé la veille que plus de 2.000 migrants étaient morts cette année en Méditerranée, ce naufrage pourrait être le pire depuis celui qui a coûté la vie à quelque 800 personnes en avril.

250 personnes secourues, 16 morts, les autres disparues

Selon Federico Fossi, porte-parole en Italie du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), il y avait plus de 600 personnes à bord, 250 ont été secourues et 16 retrouvées mortes, selon un premier bilan effectué peu avant 17 heures, heure française.

Les gardes-côtes ont expliqué avoir reçu l'appel au secours à Catane, en Sicile, d'où il a été répercuté à leur centre de Rome, chargé de coordonner les secours de tous les bateaux de migrants au sud de l'Italie.

Deux bateaux rapidement sur les lieux de la catastrophe

Deux bateaux patrouillant dans la zone, à environ 15 milles des côtes libyennes, ont immédiatement été envoyés sur place, le "Dignity 1", affrété par Médecins Sans Frontières (MSF), et le "Lé Niamh" de la marine irlandaise. Arrivé en premier vers 12h50, le navire irlandais a mis à l'eau deux canots pour s'approcher du bateau surchargé, qui s'est alors retourné.

Ces bateaux sont en général si chargés qu'il suffit qu'un certain nombre de passagers se lèvent en même temps pour qu'ils chavirent, a expliqué un porte-parole des gardes-côtes, qui ont envoyé plusieurs autres bateaux de secours sur place. Selon M. Fossi, la mer était très calme, mais le bateau a rapidement coulé parce qu'il était en métal, et beaucoup de migrants sont probablement restés bloqués dans l'épave. "L'équipe à bord du 'Dignity 1' peut confirmer qu'il y a eu, de manière tragique, beaucoup de morts, mais n'a pas de chiffres pour l'instant", a annoncé MSF sur Twitter.

Dans la matinée, Nawal Soufi, une militante italienne par qui passent de nombreux appels de Syriens en détresse en mer, avait annoncé avoir reçu l'appel à l'aide d'un bateau en métal avec environ 600 personnes à bord et l'avoir transmis aux gardes-côtes de Catane.

Ce bateau se trouvait légèrement au nord de la ville libyenne de Zouara, non loin de la frontière tunisienne, et avait des familles avec des enfants à bord. Mais l'eau avait envahi la salle des machines et il n'arrivait plus à avancer. Selon les gardes-côtes, il s'agit "probablement" du même bateau. Aucune précision n'a pu être obtenue dans l'immédiat sur le port où ils pourraient être conduits.

2.000 morts et disparus depuis le début de l'année

Lors du drame d'avril, les dépouilles des migrants retrouvés morts avaient été débarquées à Malte et les survivants en Sicile, près de 48 heures après le naufrage. Malgré un important renforcement de l'opération européenne Triton, dont les moyens et les compétences sont désormais similaires à ceux de l'ancienne opération italienne Mare Nostrum, les conditions dans lesquelles les migrants tentent de traverser la Méditerranée rendent chaque tentative périlleuse.

Selon l'OIM, la barre des 2.000 morts et disparus en Méditerranée cette année a été franchie pendant le week-end, alors que celle des 200.000 arrivées par la mer, en Italie et en Grèce, devait être atteinte dans les prochains jours. Face à cet afflux, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est dit "déçu" par les difficultés rencontrées pour faire accepter une solidarité entre les Etats, dans un entretien mercredi.

"Il n'y a pas de bonne politique en la matière. Il faut essayer de jeter des ponts entre les idées nobles et la réalité des différentes situations politiques dans les États membres", a-t-il reconnu, tout en appelant à ne "pas se laisser aveugler par la pensée populiste".

la rédaction avec AFP