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Attentat en Libye: quelles sont les pistes envisageables?

L'attentat a causé de gros dégâts matériels sur le bâtiment de l'ambassade.

L'attentat a causé de gros dégâts matériels sur le bâtiment de l'ambassade. - -

L'attaque survenue mardi matin devant l'ambassade française à Tripoli n'a toujours pas été revendiquée. Dès lors, plusieurs hypothèses sont possibles.

Vingt-quatre heures après l'attentat à la voiture piégée devant l'ambassade de France à Tripoli, qui a fait deux blessés parmi les gendarmes français, beaucoup de questions restent en suspens.

L'attaque n'ayant toujours pas été revendiquée, plusieurs pistes sont envisageables pour expliquer ce que la Libye a qualifié "d'acte terroriste". BFMTV.com fait le point sur les dernières informations.

> Que s'est-il passé à Tripoli?

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Voiture piégée. Mardi matin, aux alentours de 7 heures du matin, une attaque à la voiture piégée est survenue devant l'ambassade de France située dans le quartier Hay Andalous de Tripoli, la capitale libyenne.
Les services de sécurité de la ville ont indiqué qu'il ne s'agit pas d'un attentat suicide et que le véhicule à l'origine de l'explosion était garé devant la porte de l'ambassade depuis quelques minutes, selon un témoin.

Deux gendarmes français affectés à la sécurité de l'ambassade ont été blessés dans l'attaque, qui a provoqué d'importants dégâts sur le bâtiment, témoignant de la puissance de l'explosion.

Fabius sur place. Arrivé à Tripoli en milieu d'après-midi, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a condamné un attentat "lâche et odieux", "fait pour tuer", indiquant que le gendarme le plus grièvement blessé -qui a dû être opéré dès mardi d'une blessure dans le dos et d'un traumatisme crânien- serait rapatrié en France dès que possible.

"Les terroristes qui ont voulu porter un coup à la France, à la Libye et à l'amitié entre la Libye et la France en seront pour leurs frais", a ajouté le chef de la diplomatie.

> Quelles mesures ont été prises?

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Enquête. Avant même de s'envoler pour la Libye, Laurent Fabius avait indiqué, quelques heures après l'attentat, qu'une enquête avait été d'ores et déjà ouverte par le parquet de Paris pour élucider les raisons de cet attentat et en identifier les auteurs. Selon nos informations, un vice-procureur du parquet anti-terroriste est déjà arrivé à Tripoli, accompagné d'enquêteurs et d'agents de la police technique et scientifique.

Renforts du GIGN. Le chef de la diplomatie avait précisé qu'un groupement de dix gendarmes du GIGN était en partance pour Tripoli, afin d'assurer les renforts, et qu'un renforcement de la sécurité allait être mis en place non seulement en Libye mais aussi dans toute la zone géographique.

La France a aussi demandé à l'ensemble de ses ressortissants en Libye de redoubler de prudence et indique que les lycées et centres culturels français restent, pour l'heure, fermés.

> Par qui la France a-t-elle pu être visée?

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Jihadistes maliens? Vingt-quatre heures après les faits, l'attentat n'a toujours pas été revendiqué. Pour l'heure, deux pistes semblent plausibles. Tout d'abord, il pourrait s'agir d'un moyen de faire payer à la France son engagement contre la guerre au Nord-Mali contre les jihadistes, dont les armes proviennent en grande partie de Libye.
Certains d'entre eux ont d'ailleurs trouvé refuge dans le sud du pays, dans le désert libyen.

Invité de BFMTV mardi soir, Antoine Vitkine, journaliste et auteur de l'ouvrage Kadhafi, notre meilleur ennemi, a rappelé que cet attentat est survenu au lendemain du vote de la prolongation de l'opération militaire française au Mali, à l'Assemblée nationale. Et Antoine Vitkine de rappeler que, compte tenu des conditions de sécurité, frapper la France en Libye est plus facile qu'en Occident.

Partisans du dictateur défunt? L'hypothèse d'une vengeance des anciens khadafistes est également envisageable. Un an et demi après la chute de Mouammar Kadhafi, ses partisans mènent régulièrement des offensives militaires contre le pouvoir en place, dans certains bastions de l'ancien leader du pays, notamment dans la ville de Bani Walid, qui s'était soulevée ces derniers mois.

Adrienne Sigel