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Les rebelles libyens luttent pour contrôler Zaouïah et Zentane

Insurgés libyens dans la ville de Zaouïah. L'armée libyenne et les rebelles continuaient de combattre samedi pour le contrôle de Zaouïah et Zlitane, deux villes côtières encadrant la capitale, Tripoli. /Photo prise le 20 août 2011/REUTERS/Bob Strong

Insurgés libyens dans la ville de Zaouïah. L'armée libyenne et les rebelles continuaient de combattre samedi pour le contrôle de Zaouïah et Zlitane, deux villes côtières encadrant la capitale, Tripoli. /Photo prise le 20 août 2011/REUTERS/Bob Strong - -

par Ulf Laessing ZAOUÏAH, Libye (Reuters) - L'armée libyenne et les rebelles continuaient de combattre samedi pour le contrôle de Zaouïah et...

par Ulf Laessing

ZAOUÏAH, Libye (Reuters) - L'armée libyenne et les rebelles continuaient de combattre samedi pour le contrôle de Zaouïah et Zlitane, deux villes côtières encadrant la capitale, Tripoli.

Si les rebelles libyens, soutenus par l'aviation de l'Otan, parviennent à évincer complètement les forces de Mouammar Kadhafi en dehors de ces villes, ils s'ouvriront le chemin vers la capitale après six mois de conflit.

L'insurrection est entrée à Zaouïah le week-end dernier mais n'a pas encore l'entier contrôle de cette localité, la dernière grande ville avant Tripoli, à l'ouest de la capitale.

Des rebelles affirment que le principal bataillon des forces de Kadhafi s'est retiré à une dizaine de kilomètres plus à l'est, à Djaddaïm, d'où ils bombardent Zaouïah.

Des obus sont tombés sur le principal hôpital à l'aube, le détruisant partiellement.

Sur la place centrale, aux mains des rebelles, des habitants brûlent et piétinent le drapeau national vert, imposé par Kadhafi en 1977. "Kadhafi est fini. Les civils commencent à revenir dans les villes. La Libye est enfin libre", dit l'un d'entre eux, Abou Khaled.

Dans une rue attenante, d'autres habitants se sont rassemblés autour de deux cadavres de soldats de Kadhafi gisant au sol. Des coups de feu et des explosions continuent à résonner non loin de là.

A l'est de Tripoli, les combats sont plus sanglants et l'avancée des rebelles plus lente.

Les insurgés et l'armée s'affrontent dans les rues de Zlitane, située à 150 km de la capitale, mais les rebelles sont en difficulté, selon un journaliste de Reuters. Un porte-parole rebelle a fait état de 32 combattants morts et 150 blessés.

Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement, a affirmé vendredi soir que l'armée conservait l'avantage à Zaouïah et Zlitane.

Ce siège autour de Tripoli, qui coupe les voies d'approvisionnement de la capitale, a piégé ses habitants et les privent d'accès à l'essence et à la nourriture.

Des milliers d'étrangers bloqués à Tripoli vont être prochainement évacués, probablement par mer, a annoncé vendredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

NOUVELLES DÉFECTIONS ?

Un ancien n°2 de Mouammar Kadhafi et son ministre du Pétrole semblent avoir fait défection.

Le ministre, Omran Aboukraa, se trouve actuellement en Tunisie et n'est pas rentré en Libye au terme d'un séjour en Italie, a dit samedi à Reuters une source officielle tunisienne.

Omran Aboukraa a représenté son pays lors de la dernière réunion de l'Opep en juin après la défection du ministre du Pétrole en titre, Chokri Ghanem, qui était en poste depuis de nombreuses années.

Les rebelles affirment quant à eux que le commandant Abdel Salam Djalloud, considéré comme le numéro deux du régime jusqu'aux années 1990, a rejoint l'insurrection dans le djebel Nefoussa, au sud-ouest de Tripoli. Cet ancien compagnon d'armes du Guide était en disgrâce depuis de nombreuses années.

"Il se trouve ici à Zentane. Il est sous le contrôle du conseil militaire", a indiqué Massoud Ali, un porte-parole local des rebelles.

Des insurgés ont montré à Reuters une vidéo d'une personne qu'ils ont présentée comme étant Djalloud, présent à leurs côtés vendredi.

Le vice-ministre des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, n'a pas dit où se trouvait Djalloud mais a estimé que s'il avait quitté la Libye, ce serait pour négocier une issue au conflit.

Kaïm a répété que Kadhafi ne quitterait pas la Libye mais que le gouvernement soutenait toute négociation pouvant permettre la fin des combats. "Mais les Etats-Unis et les autres acteurs clés doivent donner leur feu vert à ces négociations", a-t-il dit.

Des pourparlers ont eu lieu en début de semaine entre les rebelles du Conseil national de transition (CNT) et des émissaires du colonel libyen, en présence de l'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin. Ces pourparlers, tenus sur l'île tunisienne de Djerba, n'ont rien donné.

Citant les renseignements américains, la chaîne NBC News a rapporté que Kadhafi se préparait à quitter la Libye avec sa famille, peut-être vers la Tunisie, mais qu'il n'était pas sûr qu'il mette ses plans à exécution.

Clément Guillou pour le service français