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Les nations condamnent en choeur l'attaque de Benghazi

Un bâtiment dans la cour du consulat américain à Benghazi.

Un bâtiment dans la cour du consulat américain à Benghazi. - -

De nombreuses nations ont adressé leurs condoléances aux Etats-Unis pour la perte d'un diplomate et de trois fonctionnaires dans l'attaque qui s'est déroulée à Benghazi le 12 septembre.

L’Etat libyen et l’administration américaine ont été les premiers à réagir à l'attaque de Benghazi qui a coûté la vie à trois fonctionnaires américains et à un diplomate, mardi. De nombreux autres pays ont par la suite exprimé leur solidarité et condamné l’attentat qui a coûté la vie à l’ambassadeur Stevens.

Parmi les premiers dignitaires à avoir réagi, le président du parlement européen, Martin Schultz, a consacré quelques minutes à la fin de son débat sur l’état de l’Union pour rappeler que le diplomate et les trois fonctionnaires américains étaient en Libye pour aider le pays à retrouver la paix, la stabilité et la prospérité». Le groupe conservateur du parlement a également pris la parole pour qualifier les faits d’ « attaque terroriste ».

C’est également le ton qu’a emprunté le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Il a condamné mercredi l'attaque «brutale et insensée ». Il a ajouté : «Ce genre d'attaque ne mènera à rien. […] Ces diplomates ne servent pas seulement leur propre pays, les Etats-Unis, mais également le peuple libyen. Ils travaillaient pour la paix et la stabilité de la Libye. »

«Empêcher que le nouveau cours libyen ne soit pris en otage»

La France, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé dans l’après-midi à « arrêter les coupables » après cette attaque « inqualifiable » alors que François Hollande a, lui aussi, « condamné avec la plus grande fermeté » l'attentat.

Se joignant à la solidarité internationale, le Premier ministre italien, Mario Monti, s'est dit convaincu que les autorités libyennes « ne lésineront pas sur leurs efforts » pour empêcher que la Libye soit prise en otage. De son côté, Israël a adressé ses condoléances aux Etats-Unis dans une déclaration contre le terrorisme.

Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen a déploré la « perte tragique » des quatre américains et a salué « le président Libyen pour ses condoléances et la pleine coopération de son gouvernement ». Présentant ses condoléances, il a appelé à "un avenir pacifique, sûr et démocratique ».

L’ONU a aussi profité d’un débat sur la Libye au Conseil de sécurité pour réaffirmer sa position : « L'ONU s'oppose à toutes formes de calomnie contre une religion mais il n'y a aucune justification à une violence telle que celle qui a eu lieu à Benghazi. » Les quinze pays réunis à New York ont estimé que ces actes étaient « injustifiables quelles que soint leurs motivations ».

Le film islamophobe aussi très critiqué

Le film islamophobe qui aurait provoqué l’attaque, « Innocence of Muslims », est également très critiqué, en particulier dans les pays musulmans. L’Afghanistan en a « fortement condamné » les auteurs :

« Cet acte insultant a causé la confrontation entre religions et cultures dans le monde. C'est un coup porté contre la paix et la coexistence. […] Insulter les croyances et les valeurs religieuses ne fait pas partie de la liberté d'expression ». En par mesure de prévention, Kaboul est allé jusqu’à couper l’accès à YouTube durant quelques heures sur tout le territoire.

La condamnation du film a même traversé les frontières religieuses puisque le Vatican a déploré les « résultats tragiques » des « offenses injustifiées envers les religions ».

Un rabbin orthodoxe israélien, Michael Melchior a aussi reconnu la liberté d’expression comme un principe sacré de la démocratie mais refuse qu’elle soit « utilisée comme une excuse pour répandre des ordures et de la boue ».