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Le message derrière l'appel de Macron à "décapiter" les groupes liés à Al-Qaïda au Sahel

Le président de la République a notamment ciblé la katiba Macina, "dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste".

C'est un terme choc qu'a utilisé le président de la République. En s'adressant en visioconférence depuis l'Élysée au sommet du G5 Sahel de N'Djamena, Emmanuel Macron a appelé à "essayer d'aller décapiter" les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda dans la région, le GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) et la katiba Macina, "dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda jihadiste".

Pourquoi "décapiter"? "C'est un message de fermeté", décrypte Philippe Corbé. "Il y a un an, après le sommet de Pau, l'attention avait plutôt été portée sur le terrain sur les groupes liés à l'Etat islamique dans cette zone dite des 'trois frontières' - Mali, Niger et Burkina Faso", rappelle le chef du service politique de BFMTV. "D'autres groupes plutôt liés à Al-Qaïda ont profité de cet espace pour grossir", avec la crainte que certains comme la katiba Macina ne "prennent trop de puissance".

"Le président, quand il dit décapiter, c'est aussi une manière de s'adresser à ceux qui se demandent s'ils ne faudrait pas discuter localement avec ce groupe", analyse-t-il. "Il dit qu'il ne faut pas discuter, qu'il faut les décapiter."

"L'ennemi public n°1 de la France au Sahel"

Cette katiba Macina, "originaire du centre du Mali", est dirigée par un homme nommé Amadou Koufa, rappelle Ulysse Gosset. "C'est lui qui est directement visé, c'est devenu l'ennemi public n°1 de la France au Sahel et c'est lui que le président de la République appelle à neutraliser", note l'éditorialiste international de BFMTV.

"On voit qu'il y a un appel à ne pas baisser les bras au contraire, renforcer l'action et frapper la hiérarchie, la tête des groupes jihadistes au Sahel", poursuit-il.

Mais pas uniquement avec les troupes françaises de l'opération Barkhane, même si Emmanuel Macron n'a pas évoqué de réduction de l'opération antijihadiste, qui compte actuellement quelque 5100 hommes. Le président tchadien Idriss Déby Itno a annoncé ce lundi l'envoi de 1200 soldats dans la zone des "trois frontières", une décision qualifiée de "forte et courageuse" par Emmanuel Macron.

Philippe Corbé et Ulysse Gosset