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Le Mali sans nouvelle des otages français enlevés au Niger

Interrogé samedi en marge du sommet de la Francophonie de ce week-end à Montreux, le président malien Amadou Toumani Touré a déclaré tout ignorer des revendications des ravisseurs des sept otages, dont cinq Français, enlevés au Niger et indiqué que Paris

Interrogé samedi en marge du sommet de la Francophonie de ce week-end à Montreux, le président malien Amadou Toumani Touré a déclaré tout ignorer des revendications des ravisseurs des sept otages, dont cinq Français, enlevés au Niger et indiqué que Paris - -

MONTREUX, Suisse (Reuters) - Le président malien Amadou Toumani Touré a déclaré samedi tout ignorer des revendications des ravisseurs des sept...

MONTREUX, Suisse (Reuters) - Le président malien Amadou Toumani Touré a déclaré samedi tout ignorer des revendications des ravisseurs des sept otages, dont cinq Français, enlevés au Niger et indiqué que Paris ne l'avait pas sollicité à ce jour pour déployer des troupes dans son pays.

Interrogé sur France 24 et RFI en marge du sommet de la Francophonie de ce week-end à Montreux, il n'a pas voulu confirmer qu'ils avaient trouvé refuge dans le nord du Mali, comme le pensent les spécialistes de la région.

"Je pense que ces messieurs n'ont pas une adresse postale indiquée", a-t-il dit. "Ce que je peux dire clairement, ça c'est sûr, c'est qu'ils sont dans la bande sahélo-saharienne. Mais le fait de dire qu'ils sont au nord du Mali, c'est un confort dans lequel (...) nous sommes en train de nous installer".

Les sept otages - cinq Français, dont une femme, un Togolais et un Malgache - ont été enlevés le 16 septembre à Arlit, dans le nord du Niger, où ils travaillaient pour le groupe nucléaire Areva et un de ses sous-traitants.

Leur enlèvement a été revendiqué par l'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Amadou Toumani Touré a réaffirmé la volonté du Mali de coopérer avec la France dans cette affaire lors d'un entretien en marge du sommet avec Nicolas Sarkozy, qui a également rencontré le Premier ministre nigérien, Mahamadou Danda.

PAS DE MAUVAISES NOUVELLES

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a confirmé cette semaine qu'aucun contact n'avait été établi avec les ravisseurs.

"Je ne connais pas leurs revendications", a dit le président malien. A la question de savoir s'il en savait plus sur la santé de l'otage française, qui serait malade, il a répondu : "Malheureusement non, mais je n'ai pas de mauvaises nouvelles non plus."

Prié de dire si la France envisageait de stationner des militaires dans son pays pour lutter contre Aqmi, il a déclaré qu'elle n'avait rien demandé de tel et que les Etats de la région n'étaient "pas incapables de résoudre ces questions". "Si la demande est faite, nous apprécierons", a-t-il indiqué.

Amadou Toumani Touré a encore confirmé que c'est à la demande de Paris que le Mali avait libéré l'hiver dernier quatre activistes en échange d'un autre otage aux mains d'Aqmi depuis fin 2009, Pierre Camatte.

Ce dernier "était depuis trois ans sur le territoire malien, il était notre hôte, pour nous c'était un problème d'hospitalité", a-t-il expliqué en assurant que cette décision avait été "la plus difficile que j'ai prise de ma vie".

Interrogé pour savoir si le Mali était près à des gestes similaires si la France le demandait pour obtenir la libération des sept otages, il a dit : "Nous allons réfléchir, nous allons discuter, nous verrons."

Yann Le Guernigou, édité par Elizabeth Pineau