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La France n'extradera pas la veuve de l'ex-président rwandais

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PARIS (Reuters) - La cour d'appel de Paris a refusé mercredi l'extradition vers le Rwanda d'Agathe Kanziga, veuve de l'ancien président Juvénal...

PARIS (Reuters) - La cour d'appel de Paris a refusé mercredi l'extradition vers le Rwanda d'Agathe Kanziga, veuve de l'ancien président Juvénal Habyarimana, accusée d'être impliquée dans le génocide de 1994.

Les magistrats français invoquent des motifs juridiques pour repousser cette demande, notamment la prescription et l'absence d'imputation de faits précis à la suspecte par les autorités rwandaises, lit-on dans l'arrêt de la cour.

Une demande d'arrestation avait été lancée par le Rwanda en 2009 et l'extradition avait été demandée en 2010 pour "génocide, assassinats, crime contre l'humanité et extermination". Arrêtée en mars 2010, Agathe Kanziga avait été laissée libre.

Elle est accusée, selon des documents transmis à la justice française, d'avoir participé à des réunions préparatoires du génocide où ont péri au moins 800.000 personnes, principalement de l'ethnie tutsi, en 1994. Elle est aussi soupçonnée d'avoir participé à la formation et la direction de la milice génocidaire, les Interahamwe.

Agathe Habyarimana avait quitté le Rwanda trois jours après l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion de son mari, abattu par des missiles sol-air à son atterrissage à Kigali.

Ce dossier du génocide oppose Paris et Kigali, malgré un rapprochement diplomatique récent. Le Rwanda accuse la France, qui soutenait le régime Habyarimana dont sont issus les génocidaires, de complicité dans ce génocide.

La justice française conduit de son côté une enquête sur l'attentat contre le président qui a marqué le point de départ du génocide. Plusieurs proches de l'actuel président Paul Kagame sont mis en examen.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser