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La France, leader de l'opération en Libye, sûre de son bon droit

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, au Conseil de sécurité des Nations Unies, à New York. Première à envoyer ses avions dans le ciel libyen, la France affirme agir dans les strictes limites de la résolution des Nations unies visant à

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, au Conseil de sécurité des Nations Unies, à New York. Première à envoyer ses avions dans le ciel libyen, la France affirme agir dans les strictes limites de la résolution des Nations unies visant à - -

par Elizabeth Pineau PARIS (Reuters) - Première à envoyer ses avions dans le ciel libyen, la France affirme agir dans les strictes limites de la...

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Première à envoyer ses avions dans le ciel libyen, la France affirme agir dans les strictes limites de la résolution des Nations unies visant à protéger les civils des attaques du colonel Mouammar Kadhafi.

Paris assure que la coalition est dans son bon droit, malgré les critiques de la Ligue arabe, pour qui la création d'une zone d'exclusion aérienne ne doit pas se traduire par des raids dangereux pour les civils, et de la Turquie, qui s'est étonnée du rôle leader joué par la France.

"Sommes-nous intervenus là où il fallait intervenir ? Oui. Est-ce que la situation s'est améliorée ? Oui. Laissons au temps le temps", déclarait dimanche soir lors de son point de presse désormais quotidien le porte-parole du ministère français de la Défense, Laurent Teisseire.

Comme la veille, une quinzaine d'avions français sont intervenus dimanche en Libye dans la région de Benghazi, fief des insurgés. Les raids de la coalition occidentale ont aussi visé un complexe résidentiel de Mouammar Kadhafi à Tripoli.

Alors que certains analystes soupçonnent les Occidentaux de vouloir se débarrasser du dirigeant libyen, la France assure que l'intervention vise uniquement à protéger les civils, en vertu de la résolution onusienne.

"La mise en place de la zone d'exclusion aérienne nécessite la prise en compte et la destruction des moyens sol-air qui s'y trouvent, immédiatement à l'intérieur et aux environs", a expliqué le colonel Burkhard. "Les moyens les plus adaptés à ces mission ont été employés".

Un avis partagé par Laurent Teisseire. "Je ne pense pas un instant que nos partenaires aient fait quelque chose contre la résolution", a-t-il estimé.

RÔLE MAJEUR

Dans son point de presse électronique de lundi, le ministère français des Affaires étrangères rapporte des propos du président de la Ligue arabe, Amr Moussa, disant qu'"il n'y a aucun désaccord" quant au respect de la résolution de l'Onu.

La Turquie, alliée de Paris au sein de l'Otan, a exprimé sa surprise face au rôle de premier plan joué par la France en Libye.

"Il nous est impossible de comprendre le rôle majeur de la France dans ce processus", a dit à la presse le ministre de la Défense, Vecdi Gonul.

"Nous comprenons mal qu'elle soit l'exécutant des décisions des Nations unies. Mais par la suite, nous avons cru comprendre que c'étaient les Etats-Unis qui étaient aux commandes", a-t-il ajouté.

Samedi, le colonel Burkhard avait expliqué que la France était la mieux placée pour intervenir dans les meilleurs délais.

"Il fallait agir vite. C'est la France, du fait de la réactivité de ses moyens et de son positionnement, qui a pu, en coordination étroite avec ses alliés, réaliser les missions d'aujourd'hui", a-t-il dit.

Equipée d'appareils dernier cri comme les Rafale et les Mirage, la France est située à moins de deux heures de vol de la Libye. La base de Solenzara, en Corse, est appelée à jouer un rôle important dans l'opération, de même que le porte-avions Charles-de-Gaulle.

Le fleuron de la Marine française a pris la mer dimanche avec une vingtaine d'avions à son bord et un groupe aéronaval comprenant plusieurs frégates et un pétrolier ravitailleur.

Signe que l'intervention impliquant une dizaine de pays est pour l'instant une addition d'actions nationales, chaque grande nation lui a donné un nom différent.

Pour la France, c'est "Harmattan", nom d'un vent chaud d'Afrique. Le Pentagone a opté pour "Aube de l'Odyssée", les Britanniques ont choisi "Ellamy" et les Canadiens "Mobile".

Les contours du commandement de la coalition n'ont pas été clairement définis.

"C'est quelque chose qui est train de se mettre en place, il faut attendre encore quelques jours", déclarait Thierry Burkhard dimanche soir. "Pour l'instant les structures nationales gèrent les missions, en étroite coordination avec les alliés qui sont en train de faire monter les dispositifs en puissance".

Edité par Yves Clarisse

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