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L'Onu donne 45 jours pour un plan d'intervention au Mali

A Gao, dans le nord du Mali. Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté vendredi une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter sous 45 jours un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali, sous

A Gao, dans le nord du Mali. Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté vendredi une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter sous 45 jours un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali, sous - -

par Michelle Nichols NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté vendredi une résolution appelant les organisations...

par Michelle Nichols

NATIONS UNIES (Reuters) - Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté vendredi une résolution appelant les organisations régionales africaines et les Nations unies à présenter dans les 45 jours un plan d'intervention visant à reconquérir le nord du Mali, sous contrôle de Touareg et d'islamistes, dont certains liés à Al Qaïda.

La France avait présenté fin septembre, dans la foulée de l'intervention de François Hollande à l'Onu, un projet de résolution visant à inciter les autorités maliennes, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et l'Union africaine à soumettre dans les 30 jours un projet d'opération précis permettant l'envoi d'une force africaine dans le nord du pays.

Les quinze pays membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité vendredi cette résolution. Ils expriment leur "grave préoccupation à propos de la dégradation continuelle de la sécurité et de la situation humanitaire dans le nord du pays, de l'enracinement croissant d'éléments terroristes, dont Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), de groupes affiliés et d'autres groupes extrémistes, (ainsi que vis-à-vis) des conséquences pour les pays du Sahel et au-delà."

Une fois que la Cedeao, l'UA et l'Onu auront soumis un plan détaillé d'intervention, le Conseil de sécurité se dit prêt à examiner une deuxième résolution pour approuver ladite intervention.

Des diplomates estiment que le projet manque de précisions, certains exprimant de fortes réserves quant à la capacité de la Cedeao de confronter les islamistes du Nord-Mali. D'autres enfin prédisent qu'il faudra plusieurs mois pour qu'un quelconque plan soit mis en oeuvre et pour que les soldats soient formés et déployés sur le terrain.

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"Plus la communauté internationale permettra à la situation de s'envenimer, plus les réseaux criminels et terroristes seront à même de conforter leurs positions; plus grandes seront les souffrances endurées par les populations et plus fort sera le risque pour la paix et la sécurité régionales et internationales", a déclaré devant le Conseil le représentant ivoirien, Youssoufou Bamba, dont le pays préside actuellement la Cedeao.

Une réunion est prévue le 19 octobre à Bamako, capitale du Mali, avec la participation de l'UA, de la Cedeao et des Nations unies notamment.

Profitant de la confusion qui a suivi le coup d'Etat militaire du 22 mars à Bamako, les séparatistes touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) se sont emparés du nord du Mali avec le soutien d'Ansar Dine, un mouvement islamiste lié à Aqmi.

Des dissensions sont ensuite apparues entre les deux formations. Les séparatistes touareg ont proclamé l'indépendance de la zone mais les djihadistes ont récusé l'initiative et se sont engagés à poursuivre leur combat pour l'instauration de la "charia" (loi coranique) dans tout le pays.

Mieux armés, ces derniers ont désormais pris le dessus. Ils ont défrayé la chronique notamment en détruisant plusieurs mausolées de Tombouctou, ville du nord du Mali classée au Patrimoine mondial en péril de l'Unesco, parce qu'ils les considéraient comme impies.

Ces islamistes font peser une menace terroriste sur toute la région ainsi que sur les intérêts occidentaux, estime-t-on à Paris, où l'on juge inévitable une intervention militaire, malgré les risques qu'elle ferait peser sur la vie des quatre otages français retenus au Sahel par Aqmi depuis deux ans.

Le Mali est l'un des thèmes majeurs qu'abordera le président français François Hollande lors de son premier déplacement officiel en Afrique, à Dakar ce vendredi, puis à Kinshasa durant le week-end.

Hélène Duvigneau et Jean-Loup Fiévet pour le service français