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L'accès à l'hôtel du Golf d'Abidjan reste interdit

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par Ange Aboa ABIDJAN (Reuters) - Le blocus n'était toujours pas levé mercredi à la mi-journée autour de l'hôtel du Golf d'Abidjan, où vit reclus...

par Ange Aboa

ABIDJAN (Reuters) - Le blocus n'était toujours pas levé mercredi à la mi-journée autour de l'hôtel du Golf d'Abidjan, où vit reclus Alassane Ouattara, en dépit des promesses de Laurent Gbagbo.

Les émissaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) sont repartis lundi de Côte d'Ivoire sans avoir convaincu le président sortant de laisser sa place à Ouattara, proclamé élu par la commission électorale indépendante et reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale.

Laurent Gbagbo a promis après leur départ de lever le blocus autour de l'hôtel du Golf, où Ouattara et son gouvernement sont retranchés sous la protection de 600 casques bleus.

A 10h30 GMT, une forte présence militaire et policière empêchait toujours tous les véhicules d'accéder au complexe.

"Monsieur, n'essayez pas de passer. Faites demi-tour avec votre voiture, on ne discute pas", a dit un soldat, fusil-mitrailleur AK-47 en bandoulière.

Seuls des hélicoptères de l'Onu et des camions d'approvisionnement ont accès à l'hôtel depuis la mi-décembre.

"Rien n'a changé", constate Alfred Koussi, un employé portuaire qui vit à proximité. "La route est bloquée et nous devons prendre un autre chemin pour sortir du quartier."

Les dirigeants de la Cedeao avaient initialement brandi la menace d'un recours à la "force légitime" pour chasser Gbagbo du pouvoir mais semblent actuellement se résigner à des négociations marathon pour arriver à leur but.

Ils ont affirmé mardi que Gbagbo acceptait de "négocier une issue pacifique à la crise sans conditions préalables", tandis que l'entourage du président sortant considérait la victoire de son champion comme "non négociable".

QUARTIER GÉNÉRAL

Loin des tentatives de médiation entre les deux candidats du deuxième tour de l'élection présidentielle, les affrontements se poursuivent dans le pays entre leurs partisans.

L'Opération de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) a condamné mercredi de nouvelles violations des droits de l'homme, notamment une attaque du quartier général de Ouattara organisée mardi.

L'attaque a fait un mort et plusieurs blessés, dont des membres des forces de sécurité auteurs de l'attaque, selon les médias publics.

"Les attaques d'éléments armés envoyés par le camp Gbagbo ont débouché sur de nombreuses arrestations arbitraires", dit l'Onu dans un communiqué.

Selon l'Onu, les violences postélectorales, imputées à des partisans de Gbagbo, ont fait au moins 170 morts. Les Nations unies s'inquiètent également du marquage de maisons d'opposants politiques de Gbagbo, avec mention de leur appartenance ethnique.

Des diplomates et des sources de sécurité ont fait état d'escadrons de la mort opérant la nuit dans les quartiers favorables à Ouattara.

Clément Guillou pour le service français