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Coup d'État au Niger: les ambassadeurs d'Allemagne et du Nigeria pas sous le coup d'une expulsion

Des manifestants ont détaché la plaque de l'ambassade de France au Niger, le 30 juillet 2023

Des manifestants ont détaché la plaque de l'ambassade de France au Niger, le 30 juillet 2023 - AFP

Les militaires ayant pris le pouvoir fin juillet à Niamey ont décidé vendredi d'expulser l'ambassadeur de la France. Les représentants de Berlin et d'Abuja ne sont en revanche pas concernés.

Après la prise de pouvoir des militaires à Niamey, le 26 juillet dernier, l'ambassadeur d'Allemagne et celui du Nigéria ne sont pas sous le coup d'une expulsion sous 48 heures, au contraire de la France. Cette information provenait d'une fausse lettre dont l'authenticité avait initialement été confirmée à l'AFP par le service de communication du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, au pouvoir) qui s'est ensuite rétracté.

Les militaires au pouvoir au Niger ont en revanche donné 48 heures à la France pour partir, après des mois de tensions avec Paris.

Un refus du quai d'Orsay

Cette demande a été aussitôt rejetée vendredi soir par le ministère français des Affaires étrangères qui a affirmé que "les putschistes n'ont pas autorité pour faire cette demande, l'agrément de l'ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues", celles du président Mohamed Bazoum renversé la 26 juillet.

Une position partagée par Hassoumi Massoudou, chef de la diplomatie de Mohamed Bazoum, qui sur X (ex-Twitter) "rappelle que l'ambassadeur est accrédité auprès du Président élu".

Paris accusé de vouloir intervenir militairement

La décision d'expulser l'ambassadeur suit une série de déclarations, décisions et manifestations hostiles à la France depuis le coup d'État contre Mohamed Bazoum, toujours détenu avec une partie de sa famille.

Le régime militaire a en particulier accusé Paris de vouloir intervenir militairement au Niger pour remettre en place Mohamed Bazoum et affirmé que la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) était une organisation "à la solde" de la France, ex-puissance coloniale dans la région.

La Cédéao a imposé de lourdes sanctions économiques et financières au Niger après le coup d'Etat et menacé le régime militaire d'employer la force armée pour rétablir l'ordre constitutionnel.

A.G avec AFP