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En pleine tournée africaine, Macron propose au Cameroun de "l'aider à réguler les sujets de corruption"

Devant la communauté française de Yaoundé, le chef de l'État a reconnu que la France avait "utilisé des instruments" de la corruption, tout en appellant "des entreprises d'autres régions du monde" à ne pas "croire que tout est possible", en visant sans la nommer la Chine.

Pour sa première étape de sa tournée africaine, Emmanuel Macron veut marquer les esprits. Devant la communauté française à Yaoundé, la capitale du Cameroun, le président a tenu à clarifier son point de vue sur la corruption alors que le pays est considéré comme l'un des pays les plus corrompus au monde d'après plusieurs classements internationaux.

"C'est pas vrai qu'il puisse y avoir de bons projets économiques quand ça repose sur de la corruption massive. Et donc là, on doit aider à réguler les sujets de corruption et de surendettement qui sont un fléau pour le continent africain", a lancé le locataire de l'Élysée ce mardi après-midi.

"Il se peut que la France ait utilisé" la corruption

Avant de reconnaître la responsabilité de la France, après des années de relations parfois très affairistes entre le continent et Paris.

"Et je le dis avec beaucoup d'humilité parce qu'il y a des décennies, il se peut que la France et les Européens aient utilisé ces instruments"

Depuis son élection en 2017, l'Élysée tente de rénover les relations compliquées avec le continent africain. Ce déplacement vise d'ailleurs à relancer les relations économiques entre le Cameroun et la France, en perte de vitesse depuis plusieurs années

Macron n'accepte pas que "d'autres régions du monde" jugent "tout possible"

Emmanuel Macron a également tenu à passer un message à la Chine, le principal partenaire de ce pays de l'Afrique de l'Ouest, sans cependant la nommer. Pékin possède à ce jour 60% de la dette bilatérale de Yaoundé.

"Soyons lucides sur nous-mêmes, on a chassé (ces pratiques de corruption NDLR), on a régulé, on a mis des règles. On ne peut pas accepter que des entreprises, venant d'autres régions du monde, considèrent ici que tout est possible", a encore avancé le président.

Le chef de l'État poursuivra dans les prochains jours sa tournée africaine par le Bénin et la Guinée-Bissau.

Marie-Pierre Bourgeois