BFMTV
Egypte

Un avion EgyptAir détourné vers Chypre, le pirate de l'air arrêté

Un avion de ligne de la compagnie EgyptAir transportant 55 passagers a été détourné vers Chypre par un pirate de l'air, mardi matin. Sans lien avec le terrorisme, cette "action individuelle" est l'œuvre d'un homme "psychologiquement instable", a expliqué à la mi-journée le gouvernement chypriote après l'arrestation de l'individu.

Un homme vraisemblablement "déséquilibré" a détourné mardi pendant huit heures à Chypre un avion de la compagnie nationale égyptienne avant de se rendre tandis que tous les passagers étaient libérés sains et saufs. Les autorités chypriotes ont affirmé que le détournement de cet Airbus avec 55 passagers à bord n'était pas lié au "terrorisme".

"Le pirate de l'air vient juste d'être arrêté", a annoncé peu avant 14 heures le porte-parole de la présidence chypriote Nikos Christodoulides dans un message sur Twitter. Le ministre égyptien de l'Aviation civile Cherif Fathy a de son côté affirmé à la télévision d'Etat que "les passagers et les membres d'équipage étaient sains et saufs".

La police chypriote a révélé en milieu d'après-midi que le pirate de l'air n'avait en réalité aucun explosif sur lui.

> Les 55 passagers libérés par épisodes

Le vol MS181 d'EgyptAir transportait 21 étrangers sur les 55 passagers montés à bord, dont huit Américains, quatre Britanniques, quatre Néerlandais, deux Belges et un Français, a annoncé le ministère de l'Aviation civile égyptien en fin de matinée. Un précédent chiffre annoncé en début de matinée par les autorités égyptiennes évoquait 81 personnes à bord, en plus de l'équipage.

Le pirate de l'air a dans un premier temps libéré les passagers égyptiens, avant de libérer cinq autres personnes, puis vers 13h30, les trois passagers étrangers (non égyptiens) et les quatre membres d'équipage encore captifs.

> Le pilote menacé par le pirate

Selon l'aviation civile égyptienne, un passager a menacé de faire exploser sa ceinture à bord sans que la présence réelle d'une ceinture explosive ne puisse être établie avec certitude. "Il n'avait ni pistolet ni aucune arme. Nous ne savons pas encore si sa ceinture d'explosifs est réelle mais nous avons considéré qu'elle l'était pour la sécurité des passagers", a dit le ministre égyptien de l'Aviation civile Cherif Fathy.

Le pilote a annoncé à la tour de contrôle qu'un homme menaçait de faire détonner une ceinture bourrée d'explosifs, le forçant à se dérouter sur Larnaca, selon l'aviation civile égyptienne. L'avion a été autorisé à atterrir à 8h50.

"Notre vol MS181 est officiellement détourné par des pirates de l'air", a indiqué la compagnie aérienne égyptienne en anglais et en arabe, sur son compte Twitter.

> Une "personne psychologiquement instable"

Les revendications exactes du pirate sont restées floues jusqu'au dénouement. Il a été rapporté que l'individu avait demandé l'asile à Chypre, puis qu'il avait demandé à voir son ancienne épouse chypriote, une habitante d'Oroklini, un village situé près de l'aéroport de Larnaca. Cette femme a été emmenée à l'aéroport depuis son village, accompagnée d'un enfant, pour participer aux négociations.

Peu après la diffusion de ces informations, le président chypriote Nikos Anastasiades a déclaré que les raisons du détournement de l'appareil n'étaient "dans tous les cas, pas liées au terrorisme". Après l'arrestation de l'individu, le ministère des Affaires étrangères chypriote a évoqué "l'action individuelle d'une personne psychologiquement instable".

> L'aéroport fermé

Le président chypriote s'était auparavant entretenu au téléphone avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a indiqué son porte-parole.

L'aéroport de Larnaca a été fermé. Les avions qui devaient y atterrir sont déroutés vers l'aéroport de Paphos, dans l'ouest de l'île. Cet aéroport a déjà été le théâtre de plusieurs détournements d'avion dans les années 1970 et 1980.

Ce détournement intervient cinq mois après le crash, le 31 octobre, d'un Airbus A-321 russe dans le Sinaï égyptien après avoir décollé de la station balnéaire de Charm el-Cheikh. L'organisation jihadiste Daesh a affirmé avoir mis une bombe dans l'avion provoquant le crash qui a fait 224 morts

A.S. avec agences