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Egypte

Egypte : une journaliste française agressée et victime d'attouchements

Capture d'écran France 24

Capture d'écran France 24 - -

Sonia Dridi, correspondante pour France 24, a été agressée et victime d'attouchements alors qu'elle intervenait en direct pour la chaîne d'information.

La correspondante en Egypte de France 24 Sonia Dridi a été agressée et victime d'attouchements à caractère sexuel vendredi place Tahrir au Caire, un nouvel épisode de violences commises contre des femmes journalistes dans la capitale égyptienne.

Elle a raconté avoir été encerclée par une foule composée essentiellement de jeunes hommes, qui ont commencé à la toucher alors qu'elle intervenait en direct sur la chaîne d'information en continu.

L'agression a duré plusieurs minutes, avant qu'un ami ne parvienne à la sauver, a-t-elle précisé.

"J'ai été agrippée de partout. J'ai réalisé [plus tard], quand quelqu'un a reboutonné ma chemise, qu'elle était ouverte, mais pas déchirée. J'ai évité le pire grâce à la ceinture solide (que je portais)" et l'aide d'un ami, a-t-elle affirmé.

La journaliste va porter plainte

Après avoir été "prise dans une sorte de mouvement de foule où des attouchements ont été commis" la journaliste a ajouté avoir trouvé refuge dans un restaurant fast-food de la place Tahrir.

Elle a précisé qu'elle allait porter plainte. Lors d'affaires similaires, la police n'était pas parvenue à arrêter les responsables.

"Alors qu'elle intervenait en direct depuis la capitale égyptienne", la journaliste "a été violemment prise à partie et sauvagement agressée par la foule à l'issue de ce duplex", a indiqué France 24 dans un communiqué.

"Elle a été secourue par son collègue Ashraf Khalil, correspondant égyptien pour la chaîne en anglais de France 24 et par d'autres témoins", poursuit le communiqué.

Les journalistes, "extrêmement choqués" vont "déposer plainte contre X", ajoute France 24.

Un problème récurrent

La direction de France 24 "condamne fermement les agressions à répétition contre toutes les journalistes qui doivent pouvoir exercer librement leur métier partout dans le monde".

France 24 "met actuellement tout en oeuvre, avec le soutien de l'ambassade de France au Caire, pour assurer la sécurité et le rapatriement en France de sa correspondante", assure la chaîne.

Dans les rues du Caire, le harcèlement des femmes, voilées ou non, les remarques obscènes et parfois les gestes déplacés sont un phénomène courant.

Mais récemment, les témoignages venant de la place Tahrir faisant état de véritables agressions sexuelles, voire des viols, se sont multipliés, sans susciter de réaction des autorités.

En juin, un groupe d'hommes a attaqué et agressé sexuellement plusieurs manifestantes lors d'une marche visant à dénoncer le harcèlement sexuel en Egypte.

Ces agressions ont été particulièrement médiatisées après l'agression sur la place Tahrir de la journaliste américaine Lara Logan le 11 février 2011, jour de la démission du président déchu Hosni Moubarak.

En novembre 2011, une journaliste de la chaîne France 3 avait également été agressée sexuellement lors d'une manifestation qu'elle couvrait place Tahrir. Peu avant elle, une journaliste égypto-américaine avait fait état de violences sexuelles de la part de policiers.

Une agression "révoltante"

La ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti a exprimé dimanche sa "solidarité" ainsi que celle du gouvernement à Sonia Dridi.

Aurélie Filippetti, précise un communiqué de son ministère, "a pu joindre ce dimanche Sonia Dridi, correspondante de France 24, et lui témoigner sa solidarité ainsi que celle du gouvernement après l'agression révoltante dont elle a été victime vendredi place Tahrir au Caire".

"La colère qui prévaut face à la difficulté des femmes reporters à pouvoir exercer leur métier librement dans certains pays, va de pair avec une détermination sans faille pour défendre partout la liberté de la presse et ceux et celles qui l'incarnent", poursuit la ministre.

"Malheureusement, ajoute la ministre, les attaques sur des femmes journalistes sont aussi un témoignage douloureux de la situation terrible des femmes dans certaines régions du monde. Leur courage pour en parler est aussi le moyen de faire évoluer la situation pour toutes les autres femmes", conclut-elle.