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Egypte

Égypte: un détenu opposant au régime atteint les 100 jours de grève de la faim

L'opposant égyptien Alaa Abdel Fattah au Caire le 17 mai 2019

L'opposant égyptien Alaa Abdel Fattah au Caire le 17 mai 2019 - Khaled DESOUKI / AFP

Alaa Abdel Fattah, opposant historique à Abdel Fattah al-Sissi, tente d'alerter sur son emprisonnement en Égypte.

Le comité de soutien du détenu le plus célèbre d'Égypte, Alaa Abdel Fattah, qui passe dimanche le cap des 100 jours en grève de la faim, a appelé samedi les États-Unis à obtenir sa libération.

Cette figure centrale de la révolte populaire ayant renversé le président Hosni Moubarak en 2011 et désormais bête noire du régime du président Abdel Fattah al-Sissi, n'avale plus depuis 100 jours que "100 calories par jour, soient une cuillère de miel et un peu de lait dans du thé", selon ses proches.

Sa sœur Sanaa annonce qu'elle portera son cas à Washington lundi, alors que le président américain Joe Biden est attendu la semaine prochaine au Moyen-Orient pour une tournée durant laquelle il se rendra en Arabie saoudite où seront aussi présents plusieurs responsables arabes, dont Abdel Fattah al-Sissi.

Leur autre soeur, Mona, qui ne cesse d'alerter sur le sort des plus de 60.000 détenus politiques d'Égypte, elle, récolte depuis des mois des lettres de soutien de députés à Londres, Berlin ou Bruxelles.

Un transfert récent

Condamné fin 2021 à cinq ans de prison pour "fausses informations" mais détenu depuis septembre 2019, Alaa Abdel Fattah n'a pu, selon sa famille, dormir sur un matelas ou recevoir un livre que le mois dernier, quand il a été transféré dans une prison nouvellement construite.

"Il ne s'alimentera pas tant qu'il n'aura pas reçu de visite consulaire des autorités britanniques", après avoir obtenu en détention la nationalité britannique, peut-on lire dans le communiqué de son comité de soutien qui regroupe des membres de sa famille notamment.

La COP27 en Égypte critiquée

Fin juin, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss avait assuré "travailler dur" pour obtenir la libération de l'Égypto-Britannique. Le gouvernement britannique est en pleine crise depuis la démission jeudi de son Premier ministre Boris Johnson, et elle Truss fait partie des noms évoqués pour le remplacer.

"Les autorités égyptiennes savent qu'Alaa est un symbole de résistance et de liberté (...) Sa détention injuste envoie un message clair aux autres militants et vient assombrir les préparations" de la conférence de l'ONU sur le climat COP27, prévue en novembre en Égypte, affirmait Amnesty International fin juin. Human Rights Watch avait déjà estimé que la COP27 était une "récompense pour le pouvoir répressif" d'Abdel Fattah al-Sissi.

A.A. avec AFP