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Egypte: si Moubarak est libéré, il sera placé en résidence surveillée

Hosni Moubarak derrière la grille des accusés lors de son procès à l’académie de police, le 8 juin.

Hosni Moubarak derrière la grille des accusés lors de son procès à l’académie de police, le 8 juin. - -

La justice a accepté la demande de libération conditionnelle de l'ancien président dans un dossier de corruption. Mais le gouvernement a ordonné que si tel était le cas, il devrait être placé en résidence surveillée.

La décision était attendue depuis le début de la semaine en Egypte. Un tribunal a accepté mercredi la demande de libération conditionnelle du président Hosni Moubarak dans le cadre d'une affaire d'enrichissement illicite.

Dans la soirée cependant, le gouvernement mis en place par l'armée a ordonné qu'en cas de libération, Hosni Moubarak soit placé en résidence surveillée jusqu'au verdict dans son procès pour meurtres et corruption.

Son avocat, Farid el-Dib assurait lundi que cette libération interviendrait "dans les 48 heures". Elle pourrait effectivement avoir rapidement lieu, le parquet ayant indiqué, ce mercredi après-midi, qu'il ne ferait pas appel de la décision, indique l'agence Reuters. La décision est donc "définitive".

Jusqu'à présent, de nouvelles accusations étaient venues s'ajouter après chaque décision de remise en liberté conditionnelle, permettant le maintien en détention du président déchu.

Meurtre, complicité de meurtre et corruption

Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire début 2011 est placé en détention préventive à la prison de Tora (sud du Caire). Il est poursuivi dans le cadre de quatre affaires, pour "meurtre de manifestants" et "corruption". Avant mercredi, il avait déjà obtenu une libération conditionnelle dans trois dossiers déjà, bien qu'il reste poursuivi par la justice, dans l'attente de la tenue de son procès.

Hosni Moubarak a été condamné à perpétuité en 2012 pour meutre, complicité de meurtres après la mort de centaines de manifestants fin janvier 2011 et pour une affaire de corruption. Mais il avait fait appel de cette condamnation. La Cour de cassation avait jugé recevable cette demande en janvier, renvoyant l'ancien président et son ministre de l'Intérieur devant une cour d'appel. Ce nouveau procès s'est ouvert en avril mais a été plusieurs fois reporté et n'a toujours pas eu lieu. Une nouvelle audience doit avoir lieu ce dimanche.

La décision de ce mercredi concerne une quatrième affaire, de corruption celle-ci, dans laquelle Hosni Moubarak est accusé d'avoir reçu de centaines de millieurs d'euros de cadeaux de la part du ministère de l'information. Mais le "raïs" a remboursé la somme qu'il était accusé d'avoir perçu, ce qui annule les poursuites, selon des sources judiciaires.

Situation tendue

Cette annonce a lieu alors que les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne participent à Bruxelles, ce mercredi, une réunion sur la crise égyptienne. Une semaine de heurts entre les partisans de Mohamed Morsi, président déchu, et les forces de l'ordre a fait près d'un millier de morts.

Deux anciens présidents égyptiens se trouvent derrière les barreaux. Mohamed Morsi est détenu depuis qu'il a été destitué et arrêté par l'armée il y a un mois et demi.

V. D. avec AFP