Egypte : deux nouveaux morts dans des heurts

L'Egypte a connu lundi sa cinquième journée consécutive de violences, avec des heurts meurtriers au Caire et à Port-Saïd. La principale coalition de l'opposition a rejeté l'appel du président Mohamed Morsi à un dialogue national, appelant à manifester vendredi.

Cinquième journée de tensions en Egypte. Deux personnes ont trouvé la mort lundi, au Caire et à Port Saïd, dans des heurts violents.

Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes situées sur le canal de Suez, en dépit du couvre-feu. Des affrontements ont opposé des manifestants aux forces de sécurité devant plusieurs commissariats, tandis que l'armée a indiqué avoir "fait échouer une tentative d'assaut mené par un groupe armé visant la prison" de la ville.

51 personnes ont péri au total dans les violences qui ont débuté jeudi soir, au moment où le pays marquait le second anniversaire du début de la révolte contre l'ex-président Hosni Moubarak, sur fond de mécontentement contre l'actuel chef de l'Etat islamiste.

Divisions profondes en Egypte

Le Sénat a ratifié un projet de loi autorisant Mohamed Morsi à déployer l'armée afin qu'elle participe au maintien de l'ordre jusqu'à la fin des législatives prévues dans les prochains mois. Le président a également appelé l'opposition à un dialogue national, refusé par la majorité des partis de gauche et libéraux. Le Front du salut national appelle à manifester vendredi "sur toutes les places Tahrir".

Ces violences reflètent les profondes divisions dans le pays, mais aussi la persistance de l'hostilité d'une grande partie de la population envers la police, accusée de violations systématiques des droits de l'Homme.

La Maison Blanche a condamné "avec force" ces violences, les plus meurtrières depuis l'élection en juin de Mohamed Morsi, appelant les Egyptiens au dialogue pacifique.