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Egypte

Des archéologues égyptiens demandent le rapatriement de la pierre de Rosette

La pierre de Rosette à Londres (Angleterre), le 26 juillet 2022

La pierre de Rosette à Londres (Angleterre), le 26 juillet 2022 - AMIR MAKAR / AFP

La fameuse stèle déchiffrée par Jean-François Champollion il y a 200 ans avait été découverte en Égype, en 1799. Mais c'est au British Museum, à Londres, qu'elle est encore aujourd'hui conservée.

La pierre de Rosette reviendra-t-elle un jour à l'emplacement de sa découverte? C'est en tout cas ce que demande une équipe d'archéologues égyptiens. Dans une pétition, ils s'adressent à leur Premier ministre pour l'inviter à demander le rapatriement de la fameuse stèle, comme le rapportent Les Échos.

Car si elle a bien été trouvée en Égypte par un ingénieur français en 1799, c'est encore à Londres qu'elle est aujourd'hui conservée, au sein du British Museum.

"La confiscation de la pierre de Rosette, parmi d'autres artefacts, est un acte d'empiètement des biens culturels et de l'identité égyptienne, et est le résultat direct de la violence culturelle coloniale contre le patrimoine culturel égyptien", déclarent les scientifiques, qui estiment que la présence même de l'objet au British Museum constitue un soutien à la période coloniale.

Trouvée en Égypte, elle revient aux Anglais en 1801

Découverte par le Français Pierre-François-Xavier Bouchard lors de travaux de réfection d'une forteresse turque en Égypte en 1799, la pierre de Rosette constitue dès le départ une trouvaille précieuse, cryptée de symboles mystérieux.

Mais en 1801, l'armée française, opposée aux Britanniques en Égypte, capitule. Les vainqueurs exigent que leur soient livrées plusieurs pièces antiques, dont la pierre, qui se retrouve à présent dans les allées du célèbre musée londonien.

Il faudra attendre 1822 pour que la pierre de Rosette ne livre tous ses secrets, grâce aux longues recherches de Jean-François Champollion, qui parvient à la décrypter. Cette découverte ouvrira ensuite la voie au déchiffrage des hiéroglyphes, ce qui fait de l'objet le symbole d'une grande avancée scientifique.

"Sensibiliser les Égyptiens à ce qui leur a été pris"

Pour l'heure, la pétition des archéologues égyptiens a recueilli 2500 signatures. Cette demande s'inscrit dans un contexte plus global de restitution progressive des biens culturels par les musées occidentaux.

"Je suis sûr que ces objets finiront par être restitués car le code éthique des musées change, ce n'est qu'une question de temps", déclare auprès de Reuters l'archéologue Monica Hanna.

La demande faite par les scientifiques égyptiens aujourd'hui vise également "à sensibiliser les Égyptiens à ce qui leur a été pris, ainsi qu'à faire pression sur les musées occidentaux pour qu'ils restituent ce butin de guerre", précise encore Monica Hanna, cette fois-ci auprès des Échos.

Elisa Fernandez