La commission de réconciliation ivoirienne appelle Ouattara à agir
"La Nation ivoirienne est en danger", alerte l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, dans cet entretien réalisé mardi.
Une série d'attaques meurtrières menées depuis début août contre l'armée, suivies d'arrestations de hauts responsables du camp de l'ex-président Laurent Gbagbo, ont arrêté la normalisation en cours depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011. Les violences avaient fait quelque 3.000 morts.
Pour M. Banny, le danger qui guette le pays, c'est sa "déstructuration" sous l'effet "de la haine, des violences, de l'intolérance".
"Il n'est pas trop tard", explique-t-il cependant. "Nous trébuchons, nous n'avons pas encore chuté". Alors comment éviter une chute - ou une rechute – mortelle ? Par le "dialogue", réplique-t-il.
C'est d'abord l'affaire des responsables, et du premier d'entre eux, Alassane Ouattara, le vrai "patron", lance M. Banny: "j'attends du chef de l'Etat, président de tous les Ivoiriens, qu'il prenne des initiatives en ce sens".