Côte d'Ivoire : un tanker français détourné par des pirates

Un pétrolier français avec un équipage togolais a été détourné par des pirates dimanche au large de la Côte d'Ivoire.

Le tanker français Gascogne, avec à son bord dix-neuf membres d'équipage togolais, a été détourné par des pirates dimanche au large de la Côte d'Ivoire. La situation jugée lundi "préoccupante" par le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier. Revue de détails.

> Que sait-on du détournement ?

Le Bureau maritime international a indiqué que le tanker français Gascogne, battant pavillon luxembourgeois et appartenant au groupe français Sea-Tankers, n'avait plus donné signe de vie depuis dimanche. "Il y a 19 personnes à bord, tous des Togolais", a annoncé lundi le ministre des Transports français.

"On soupçonne que le pétrolier porté disparu a été enlevé par des pirates", a expliqué Noel Choong, responsable du département de piraterie du Bureau maritime international.

Quant aux autorités ivoiriennes, celles-ci n'ont à ce stade "aucune information" sur les auteurs du détournement.

> Où se trouverait le navire ?

Le tanker naviguerait lundi "à la hauteur du sud du Ghana et se dirigerait vers le Togo", plus à l'Est, a précisé le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier.

Thèse confirmée par Alexis Guié, responsable de la communication du port d'Abidjan : "le bateau a été détourné dans les eaux internationales (...) quand un bateau est détourné à plus de 300 kilomètres des côtes ivoiriennes, ça ne peut pas être dans nos eaux", a-t-il affirmé.

> Qui sont les pirates ? Pourquoi avoir choisi la Côte d'Ivoire ?

Pour le moment, on ignore l'identité des auteurs du détournement.
"Nous n'avons pas reçu de revendication pour l'instant", a annoncé Cuvillier.

Mais selon le colonel Mamadou Mariko, directeur technique à l'Organisation maritime de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, les "groupes armés" qui piratent les navires "sont parfaitement informés sur le potentiel de chaque pays et savent que de ce côté du Golfe de Guinée, il n'y a pas beaucoup de surveillance".

"Il semble que les pirates se déplacent vers la Côte d'Ivoire car le Nigeria et le Bénin ont augmenté la fréquence de leurs patrouilles dans le Golfe de Guinée", a estimé le responsable du BMI.

> Comment est perçue la situation par les pays concernés ?

Le ministre français des Transports a jugé la situation "préoccupante", soulignant que le ministère de la Défense était "mobilisé", sans davantage de précisions.

Le groupe Sea-Tankers a précisé dans un communiqué que "la sécurité de l'équipage et du bateau restent la première priorité".

Le gouvernement luxembourgeois a fait savoir que "la situation est suivie de très près par la cellule de crise du groupe français concerné et les autorités respectives".

Pour le colonel Mariko, "c'est la troisième fois" que la Côte d'Ivoire est touchée, "il y a urgence", a-t-il alerté, appelant Abidjan à prendre "le problème à bras-le-corps".