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Côte d'Ivoire: Simone Gbagbo véhémente à son procès

Simone Gbagbo à son arrivée au tribunal d'Abidjan, lundi matin en Côte d'Ivoire, sa première apparition en quatre ans.

Simone Gbagbo à son arrivée au tribunal d'Abidjan, lundi matin en Côte d'Ivoire, sa première apparition en quatre ans. - Issouf Sanogo - AFP

L'ancienne Première dame ivoirienne est entendue par le tribunal d'Abidjan ce lundi pour "atteinte à la sûreté de l'Etat". A la barre, elle s'en est prise à la France et à son intervention armée après l'élection présidentielle de 2010 en Côte d'Ivoire.

Simone Gbagbo a fait sa première apparition publique en quatre ans au tribunal d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. La femme de l'ancien président ivoirien comparaît avec plus de 80 figures de l'opposition pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" pendant la période qui a suivi l'élection d'Alassane Ouattara, en 2010.

Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite, entraînant alors des violences dans le pays. En cinq mois, les affrontements avaient fait plus de 3.000 morts.

Gbagbo "seul vainqueur" en 2010

Simone Gbagbo, la "Dame de fer" ivoirienne, s'est montrée souriante à son arrivée lundi au tribunal et a rapidement donné le ton. "Laurent Gbagbo est le seul vainqueur de la présidentielle de 2010", lance-t-elle.

A la barre, l'épouse de l'ancien président s'en est prise à la France: "De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il?". Simone Gbagbo dénonce "l'ingérence des autorités françaises" dont l'armée a, selon elle, "bombardé la résidence présidentielle pendant une dizaine de jours, alors qu'aucune résolution de l'ONU ne lui donnait ce pouvoir". Laurent Gbagbo et son épouse s'étaient réfugiés à l'époque dans le palais présidentiel à Abidjan.

Ouattara appuyé par la communauté internationale

Pour Simone Gbagbo, "les troupes rebelles (…) appuyées par l'ONU et les forces françaises ont massacré des populations civiles, humilié des représentants de l'Etat". Pendant la crise, la France avait appuyé les troupes favorables à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l'élection par la commission électorale et la communauté internationale, tandis que le Conseil constitutionnel déclarait Gbagbo vainqueur.

L'ancienne première dame, également députée, ne comprend pas sa présence devant le tribunal. "Comment puis-je être poursuivie sur la base d'une décision politique? Alors que j'ai respecté la décision du Conseil constitutionnel?"

Egalement poursuivie devant la CPI

Simone Gbagbo, 65 ans, ne s'était pas exprimée depuis son arrestation en avril 2011. Elle est la dernière des 83 accusés d'un procès-fleuve pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" à être entendue.

Elle est également accusée de "crimes contre l'humanité" par la Cour pénale internationale (CPI), mais Abidjan refuse son transfèrement devant la CPI, assurant que la justice ivoirienne est en mesure de la juger de façon impartiale. Laurent Gbagbo, lui, sera en revanche jugé devant cette même cour en juillet prochain.

C. B avec AFP