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Coronavirus: un cas recensé au Nigeria, le 1er en Afrique subsaharienne

Test de dépistage du coronavirus

Test de dépistage du coronavirus - MARIJAN MURAT / DPA / AFP

Il s'agit du troisième cas de contamination sur le continent africain, après l'Egypte et l'Algérie.

Un cas de contamination au nouveau coronavirus, un ressortissant italien, a été confirmé jeudi au Nigeria, le premier en Afrique subsaharienne, a annoncé ce vendredi le ministère fédéral de la Santé.

Le ministère "a confirmé un cas de coronavirus (Covid-19) dans l'Etat de Lagos. Ce cas qui a été confirmé le 27 février 2020 est le premier à être recensé au Nigeria depuis le début de l'épidémie", a-t-il indiqué sur Twitter.

Le ministère précise qu'il s'agit d'un ressortissant italien travaillant au Nigeria et qui est revenu dans ce pays depuis la ville italienne de Milan le 25 février. Hospitalisé à Lagos, "le patient est dans un état clinique stable et ne présente pas de symptômes inquiétants", a assuré le ministère.

Il s'agit de la première contamination confirmée en Afrique subsaharienne. Deux autres cas ont été recensés ces derniers jours dans deux pays d'Afrique du Nord, l'Égypte et l'Algérie. Aucun décès n'a jusqu'à présent été signalé sur le continent. Ce très faible nombre de cas détectés dans les pays africains, aux systèmes de santé fragiles, intrigue les épidémiologistes.

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L'Afrique, quasiment épargnée, questionne

Peu de temps après l'apparition du virus, les spécialistes ont pointé du doigt les risques de propagation de la maladie en Afrique. A cause de ses liens commerciaux étroits avec Pékin et des faiblesses de son réseau médical. La semaine dernière, l'OMS a même averti que le continent était mal préparé pour faire face à l'épidémie.

"Notre principale préoccupation continue d'être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires", a déclaré son patron, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Une modélisation publiée dans la revue médicale The Lancet a fait de l'Egypte, de l'Algérie et de l'Afrique du Sud, qui a annoncé jeudi le rapatriement de 132 de ses ressortissants de Wuhan, les trois pays du continent les plus menacés. Ils sont aussi, selon l'étude, les moins vulnérables car les mieux préparés à repérer l'infection. Mais malgré de nombreuses alertes, l'épidémie ne semble pas jusque-là se développer significativement sur le continent.

Si certains épidémiologistes avancent la piste d'une possible protection climatique, d'autres sont tentés d'attribuer le faible nombre de cas confirmés de coronavirus à de possibles ratés des systèmes de détection déployés dans les pays du continent.

"C'est vrai qu'il y a certains pays, certaines régions dont on n'est pas certain de la capacité, ne serait-ce que par faute de ressources, à mettre en oeuvre les modalités de diagnostic", dit le Dr Daniel Lévy-Bruhl, de l'agence sanitaire française Santé publique France.
Me.R. avec AFP