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Combats contre Gbagbo à Abidjan, la France n'est pas impliquée

Colonne de fumée au-dessus d'Abidjan. La France, bien qu'impatiente de voir Laurent Gbagbo abdiquer face à Alassane Ouattara, n'est pas impliquée dans les combats en cours à Abidjan autour de la résidence du président ivoirien sortant. /Photo prise le 6 a

Colonne de fumée au-dessus d'Abidjan. La France, bien qu'impatiente de voir Laurent Gbagbo abdiquer face à Alassane Ouattara, n'est pas impliquée dans les combats en cours à Abidjan autour de la résidence du président ivoirien sortant. /Photo prise le 6 a - -

PARIS (Reuters) - La France, bien qu'impatiente de voir Laurent Gbagbo abdiquer face à Alassane Ouattara, n'est pas impliquée dans les combats en...

PARIS (Reuters) - La France, bien qu'impatiente de voir Laurent Gbagbo abdiquer face à Alassane Ouattara, n'est pas impliquée dans les combats en cours à Abidjan autour de la résidence du président ivoirien sortant.

Dans la capitale économique de Côte d'Ivoire, les fidèles d'Alassane Ouattara, dont l'élection a été reconnue par la quasi-totalité de la communauté internationale, ont pris d'assaut la résidence de Laurent Gbagbo après l'échec des pourparlers sur sa reddition.

"Les négociations qui se sont déroulées pendant des heures dans la journée d'hier entre l'entourage de Laurent Gbagbo et les autorités ivoiriennes ont échoué devant l'intransigeance de Laurent Gbagbo", a rapporté le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.

"Elles ont donc été interrompues et le président Ouattara a donc demandé à ses forces armées de reprendre l'offensive, c'est ce qui est en cours en ce moment-même", a-t-il ajouté lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

Le chef de la diplomatie française a précisé qu'Alassane Ouattara avait lui-même fixé les conditions des négociations, menées sous l'égide du représentant spécial des Nations unies.

"Ni l'Onuci ni la force Licorne ne participent" aux combats en cours à Abidjan, a ajouté Alain Juppé.

Des propos qui confirment les informations données plus tôt dans la journée par l'armée française. "Il n'y a pas d'action engagée de notre part", a dit le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major.

MANIFESTATION DEVANT L'ASSEMBLÉE

Occupée à soutenir l'Onuci (l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire) et à aider les ressortissants étrangers, rassemblés en plusieurs points à Abidjan, la force Licorne compte environ 1.650 hommes.

"Pour les Français, ça se passe bien, moins de 450 ont demandé à quitter la Côte d'Ivoire et l'ont quittée. Plus de 2.000 sont protégés dans le camp de Port-Bouët", a déclaré dans la cour de l'Elysée le ministre de la Défense, Gérard Longuet.

Selon lui, la majorité des quelque 12.000 Français d'Abidjan "ont choisi de vivre là où ils vivaient et nous patrouillons au sud des ponts, et le cas échéant au nord des ponts, où il y a des familles françaises".

Lors du compte rendu du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a dit ne pas avoir d'information sur le sort des deux Français enlevés lundi à Abidjan.

La France a "pris acte d'une initiative lancée par le camp Ouattara" contre la résidence de son rival, a-t-il dit, tout en prévenant qu'"il ne peut pas y avoir de menace physique sur la personne de Gbagbo".

"La France agit dans ce dossier exclusivement dans le cadre de l'application des résolutions du conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il ajouté, en réponse aux critiques des partisans de Laurent Gbagbo qui accusent l'ancienne puissance coloniale d'interventionnisme.

Alain Juppé a émis le souhait qu'"une solution émerge pour qu'on puisse enfin entrer dans une phase de réconciliation et de reconstruction de la Côte d'Ivoire".

A Paris, une centaine de manifestants pro-Gbagbo se sont rassemblés dans l'après-midi devant l'Assemblée nationale, aux cris de "Sarkozy assassin", "La France et l'Onu complices" et "La Côte d'Ivoire ne t'appartient pas".

Elizabeth Pineau, avec Yann Le Guernigou et Lucien Libert, édité par Yves Clarisse et Gilles Trequesser