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Combats au Soudan: trois humanitaires de l'ONU tués au Darfour, Paris exprime sa "consternation"

De la fumée s'élève de bâtiments à Khartoum, au Soudan, le 16 avril 2023, alors que des combats font rage entre l'armée et ses rivaux paramilitaires

De la fumée s'élève de bâtiments à Khartoum, au Soudan, le 16 avril 2023, alors que des combats font rage entre l'armée et ses rivaux paramilitaires - AFP

Ce pays d'Afrique du Nord-Est connaît des feux croisés depuis plus de 24 heures de l'armée et de ses rivaux paramilitaires. Le conflit a déjà fait au moins 56 morts civils en 24 heures.

Trois humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués dans les combats au Soudan, annonce dimanche l'émissaire de l'ONU dans ce pays d'Afrique du Nord-Est sous les feux croisés depuis plus de 24 heures de l'armée et de ses rivaux paramilitaires. Paris a réagi en faisant part de sa "consternation" dans un communiqué publié dimanche soir.

Ils ont été tués "samedi en accomplissant leur travail au Darfour-Nord", dans l'ouest près du Tchad, qui a fermé sa frontière samedi à cause des violences, précise dans un communiqué Volker Perthes.

Il ajoute que des "bâtiments humanitaires auraient été touchés et d'autres pillés au Darfour", bastion historique des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", gagné par les combat entre armée et paramilitaires.

Les responsables doivent être "traduits en justice"

Les responsables de la mort de ces trois humanitaires du PAM doivent être "traduits en justice au plus tôt", a par ailleurs réclamé dimanche le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Antonio Guterres "condamne fermement" la mort de civils, dont celle de ces trois humanitaires, a ajouté son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.

"Les locaux des Nations unies et d'autres organisations humanitaires ont également été touchés par des projectiles et pillés dans plusieurs endroits du Darfour", a-t-il regretté.

Le ministère français des Affaires étrangères a par ailleurs exprimé "sa consternation", et a réitéré son appel à "tout mettre en œuvre pour faire cesser les combats et prévenir toute escalade".

Au moins 56 morts civils en 24 heures

Le Conseil de sécurité de l'ONU abordera la situation au Soudan à huis clos lundi, ont déclaré des sources diplomatiques à l'AFP, alors que des combats opposent dimanche pour la deuxième journée consécutive l'armée soudanaise à une puissante force paramilitaire, sur fond de lutte de pouvoir entre les deux généraux aux commandes depuis le putsch de 2021, faisant au moins 56 morts parmi les civils en 24 heures.

En outre, des "dizaines" de combattants ont été fauchés par les balles, roquettes et autres projectiles tirés depuis des chars ou des avions depuis samedi matin, rapporte un réseau de médecins prodémocratie, qui recense plus de 600 blessés. Fusils, artillerie et avions de combat ont été utilisés dans la capitale et plusieurs villes de ce pays de 45 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde et déchiré par des décennies de guerre, qui s'enfonce dans le chaos.

Le conflit couvait depuis des semaines

Le conflit couvait depuis des semaines, empêchant tout règlement politique dans un pays qui tente depuis la révolte populaire qui renversa Omar el-Béchir en 2019 d'organiser ses premières élections libres après 30 ans de dictature.

Lors du putsch ayant mis fin en octobre 2021 à la transition démocratique, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane et le patron des FSR, Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", étaient apparus ensemble, faisant front commun pour évincer les civils du pouvoir. Mais la rivalité entre les deux généraux, latente depuis des semaines, a explosé samedi à Khartoum qui s'est réveillée au son des explosions et des combats.

S.C avec AFP