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Centrafrique: un manifestant abattu par des soldats tchadiens de la Misca

Des soldats tchadiens de la Misca à Bangui, le 20 décembre 2013.

Des soldats tchadiens de la Misca à Bangui, le 20 décembre 2013. - -

Des soldats tchadiens de la Misca ont ouvert le feu lundi matin à Bangui sur des manifestants qui exigent "le départ" du président Michel Djotodia, rassemblés près de l'entrée de l'aéroport.

Des soldats tchadiens de la force africaine en Centrafrique, la Misca, ont ouvert le feu lundi matin à Bangui sur des manifestants rassemblés près de l'entrée de l'aéroport, tuant une personne.

Plusieurs milliers de manifestants majoritairement chrétiens étaient regroupés près de l'entrée de l'aéroport pour demander "le départ" du président Michel Djotodia. Les manifestants exigeaient également le départ du pays des soldats tchadiens de la Misca, aux cris de "Pas de Tchadiens à Bangui".

Certains d'entre eux portaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrits les slogans: "Oui à l'opération Sangaris (de l'armée française), non à l'armée tchadienne", ou "Oui à la France, non à la Séléka" (ex-rébellion musulmane, au pouvoir depuis mars 2013).

Vers 7h40, deux 4X4 de soldats tchadiens ont alors fait irruption et se sont approchés du rassemblement. Des manifestants ont commencé à jeter des pierres dans leur direction. Les militaires tchadiens ont réagi en tirant en l'air et dans la foule.

Les Tchadiens accusés de complicité avec l'ex-Séléka

Une personne a été tuée par balle et une autre blessé. Des soldats français sont intervenus assez rapidement, notamment pour évacuer les victimes, mettant fin à l'incident. L'accès à l'aéroport n'a pas été bloqué.

Dans le reste de la capitale, la situation était calme lundi matin, avec une reprise notable de l'activité. Aucun incident majeur n'a apparemment eu lieu pendant la nuit de dimanche à lundi.

De nombreux Centrafricains accusent les Tchadiens de la Misca de complicité avec l'ex-Séléka. Des ressortissants tchadiens ont été la cible ces dernières semaines des attaques des milices d'autodéfense chrétiennes "anti-balaka" et de la population. Dimanche, N'Djamena a annoncé le rapatriement de ses ressortissants en Centrafrique.

Près d'un millier de personnes ont été tuées depuis le 5 décembre à Bangui et en province dans des violences entre chrétiens et musulmans, selon Amnesty International. La plupart des victimes ont été tuées dans des représailles de la Séléka, mais également dans les attaques et atrocités des milices anti-balaka.

C.P. avec AFP