Centrafrique: qui est le soldat français portant un insigne nazi?

Le soldat qui arborait un insigne revêtu de la devise des SS nazis appartient au 8e RPIMA de Castres. Son attitude a catastrophé les militaires de cette unité d'élite de parachutistes.

L'identité du soldat français portant une devise nazie sur son uniforme se dévoile. Déployé en Centrafrique, il appartient au 8e RPIMA de Castres, selon une source proche du régiment, confirmant une information de La Dépêche du Midi.

De même source, on indique que les militaires de cette unité d'élite de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMA) qui ont perdu deux des leurs il y a dix jours en Centrafrique, sont "catastrophés par cette attitude totalement déplacée, étrangère aux valeurs du régiment".

On souligne toutefois que beaucoup de soldats engagés en Centrafrique sont "très jeunes, à peine plus de 20 ans", et que le porteur de l'insigne "n'en connaissait peut-être même pas la signification".

L'état-major retire sa photo de son site

L'état-major des armées a retiré vendredi de son site la photo de ce soldat français déployé en Centrafrique portant l'insigne incriminé.

Publiée sur le site de BFMTV, la photo montre un soldat l'arme au poing, avec à l'épaule un insigne portant le nombre 32 sur un drapeau tricolore. On peut y lire en allemand la devise SS "Mon honneur s'appelle fidélité" ("Mein Ehre heisst Treue").

Le colonel Gilles Jaron, porte-parole de l'état-major, indique que cette attitude était "inadmissible", ne reflétant "en rien la réalité dans les armées" et qu'une enquête de commandement était ouverte. "Le militaire sera "immédiatement suspendu", dès qu'il aura été identifié, ajoute le colonel Jaron.

Interrogé samedi matin sur l'appartenance du militaire au 8e RPIMA, le colonel Jaron se refuse à tout commentaire. "On n'interviendra que lorsque les faits seront établis par l'enquête".

"Une imbécilité de jeunesse"

De source proche du "8", on indique que le nombre 32 signifie "2e groupe de la 3e section", ce qui devrait permettre une identification très rapide de ce soldat.

Philippe Folliot, député centriste de Castres estime que cet acte relevait "plus d'une imbécilité de jeunesse que d'une affirmation politique". Il y voit un "acte isolé" témoignant d'une "forme d'inculture".

"Je connais très, très bien ce régiment, il n'y a pas l'ombre d'un doute, il n'existe pas de tendances nazies dans ce régiment".

"Lorsque ce soldat sera clairement identifié, il devra être sanctionné pour le port de cet insigne non règlementaire mais ce n'est absolument pas une affaire d'Etat", estime le député.

L. B. avec AFP