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Centrafrique: "Ce sera plus long que prévu"

Jean-Yves Le Drian concède que l'opération militaire en Centrafrique sera plus longue que prévu. (Illustration)

Jean-Yves Le Drian concède que l'opération militaire en Centrafrique sera plus longue que prévu. (Illustration) - -

Jean-Yves Le Drian estime que l'opération militaire française pour stabiliser la Centrafrique serait plus longue que prévu.

L'opération Sangaris s'installe en Centrafrique. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a estimé samedi que l'opération militaire française pour stabiliser la Centrafrique serait plus longue que prévu, au lendemain de l'annonce de l'envoi de 400 soldats français supplémentaires dans ce pays.

"Je crois que ça sera plus long que prévu, parce que le niveau de haine et de violence est plus important que celui qu'on imaginait", a déclaré le ministre de la Défense sur France Inter. Une opération militaire "ne se décrète pas comme du papier à musique, il faut s'adapter, se rendre compte des situations et répondre au besoin de sécurité en fonction des événements", a-t-il expliqué.

Lors du lancement de l'intervention française, début décembre, le président François Hollande avait évoqué une opération "rapide". Mais Paris a décidé vendredi, à la demande notamment du secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon, d'envoyer 400 soldats supplémentaires en RCA, ce qui portera à 2.000 les effectifs français dans le pays.

"Les opérations militaires sont toujours difficiles"

"A partir du moment où on s'oriente vers une opération de maintien de la paix au niveau des Nations unies, je pense que cet accroissement de notre présence était indispensable", a souligné le ministre.

"Au début d'une opération militaire, on ne peut pas dire à l'avance à quel moment elle finira", a-t-il fait valoir: "Les opérations militaires sont toujours difficiles, s'adaptent en fonction des circonstances, mais nous sommes tout à fait déterminés à ce que la Centrafrique garde son intégrité et que progressivement la sérénité revienne, pour permettre à tous les Centrafricains de vivre ensemble".

Jean-Yves Le Drian a souligné qu'il avait constaté lors de sa visite mercredi à Bangui qu'"il fallait renforcer certains points".

"Il est tout à fait nécessaire de garantir notre présence, c'est la raison pour laquelle le président de la République a décidé de renforcer les forces françaises de Sangaris pour lutter contre toutes les formes d'insécurité, à Bangui et dans l'ensemble de la République centrafricaine", a-t-il expliqué.

Assurer la sécurité quotidienne

Selon le ministre, "il fallait renforcer, mais aussi faire en sorte que la sécurité quotidienne soit assurée". "Beaucoup d'exactions" continuent d'être perpétrées en RCA, a-t-il souligné, en raison notamment des rivalités entre les miliciens de l'ex-Séléka (musulmans) et les anti-balaka (à dominante chrétienne).

"L'important aujourd'hui c'est la sécurité de proximité (...) C'est pourquoi la présence de gendarmes est indispensable, pour que progressivement l'Etat centrafricain ait les outils de sa propre sécurité intérieure, avec aussi la nécessité de renforcer la chaîne judiciaire", a-t-il poursuivi.

"On est à un passage entre une force d'intervention militaire et la nécessité d'une sécurité de proximité qui va venir et à laquelle les forces françaises apporteront leur soutien et leur capacité de formation", a-t-il conclu.

L. B. avec AFP