BFMTV
Afrique

Burundi: un journaliste du Monde et un photographe arrêtés

Des officiers de police burundais dans les rues de la capitale, Bujumbura.

Des officiers de police burundais dans les rues de la capitale, Bujumbura. - Landry Nshimiye - AFP

Alors que les violences à caractère ethnique se multiplient depuis la répression d'avril, dix-sept nouvelles personnes ont été arrêtées au Burundi, dont deux journalistes étrangers placés en détention.

Dix-sept personnes dont deux journalistes étrangers ont été arrêtées à Bujumbura, la capitale du Burundi, plongé une grave crise depuis fin avril, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le ministère de la Sécurité publique.

"Ces deux étrangers ont été arrêtés en compagnie d'un groupe de criminels armés", a déclaré le ministère de la Sécurité publique dans un communiqué. Un peu plus tôt, le ministère a annoncé sur la radio-télévision nationale du Burundi (RTNB) que "deux personnes étrangères, un Français et un Britannique ayant une accréditation de journaliste", avaient été arrêtées jeudi.

Il s'agit de Jean-Philippe Rémy, correspondant régional Afrique du quotidien français Le Monde, et de Phil Moore, photographe britannique freelance qui travaille régulièrement pour l'Agence France Presse (AFP).

"Un mortier, une Kalachnikov et des pistolets ont été saisis au cours de cette opération de police dans le quartier de Nyakabiga", est-il précisé dans le communiqué du ministère.

C'est "la première fois que des étrangers sont surpris au milieu de criminels", a déclaré le porte-parole adjoint de la police Moise Nkurunziza sur la RTNB.

Leur détention "nous inquiète beaucoup"

L'Association des journalistes étrangers en Afrique de l'Est (FCAEA) a dit être "extrêmement préoccupée par les arrestations de nos chers et estimés collègues, Phil Moore et Jean-Philippe Rémy, hier au Burundi". "Ce sont des professionnels chevronnés et la nouvelle de leur détention alors qu'ils faisaient leur travail à Bujumbura nous inquiète beaucoup", écrit la FCAEA dans un communiqué vendredi matin.

Le Burundi a plongé dans la violence après la répression brutale en avril 2015 de manifestations contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, réélu en juillet dans un scrutin boycotté par l'opposition. Depuis, les manifestations, un coup d'Etat manqué et une rébellion armée ont fait plus de 400 morts et contraint à l'exil plus de 200.000 personnes, selon l'ONU. La plupart des médias indépendants ont été contraints de fermer ces derniers mois et de nombreux journalistes, cibles de menaces ou d'attaques, ont dû fuir le pays ou vivent dans la clandestinité.

A.-F. L. avec AFP