BFMTV
Afrique

Burundi: 3 écolières emprisonnées 15 jours pour avoir gribouillé sur la photo du président 

Pierre Nkurunziza, président du Burundi en juin 2018 à Gitega.

Pierre Nkurunziza, président du Burundi en juin 2018 à Gitega. - STR / AFP

Des fillettes ont été libérées ce mercredi, au Burundi, après deux semaines d'incarcération pour "insultes au président" Pierre Nkurunziza, après avoir gribouillé sur une photo de lui dans un manuel scolaire.

Trois écolières de la province de Kirundo, dans le nord-est du Burundi, arrêtées il y a deux semaines et écrouées pour avoir gribouillé sur une photo du président Pierre Nkurunziza dans leur manuel scolaire ont été libérées provisoirement ce mercredi, a-t-on annoncé de sources concordantes.

"Les trois écolières viennent de bénéficier d'une liberté provisoire accordée par le procureur général près la cour d'appel de Ngozi, (...), elles viennent de quitter la prison pour mineurs où elles étaient détenues et ont été remises à leurs parents", a annoncé leur avocat, Me Prosper Nyanzira. "C'est une très bonne nouvelle et nous remercions les autorités pour leur indulgence".

Accusées d'"insultes au chef de l'État"

Le 18 mars dernier, les trois fillettes (toutes mineures) avaient été accusées d'"insultes au chef de l'État"; une peine passible de 5 ans d'emprisonnement. Les filles font partie d'un groupe initial de sept personnes arrêtées plus tôt ce mois-ci dans la province de Kirundo, dans le nord-est de la nation africaine, rapporte la chaîne américaine CNN

La Fenadeb, une plate-forme de la société civile qui regroupe 48 associations oeuvrant dans le domaine de l'enfance, a remercié la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana, qui avait promis cette libération dès lundi. Cette information a été confirmée à l'AFP par une source judiciaire, qui précise que le procureur a agi sur "injonctions de la ministre de la Justice".

La libération des trois écolières survient au moment où une campagne en leur faveur était en cours sur les réseaux sociaux et gagnait de l'ampleur, avec notamment les hashtags #FreeOurGirls ou #gribouillemoi et #scribleme.

Ce n'est pas la première fois que le régime burundais s'attaque à des enfants. En 2016 déjà, les autorités avaient arrêté un groupe de huit enfants pour avoir gribouillé sur le visage de Nkurunziza.

Jeanne Bulant avec AFP