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Burkina Faso: des militaires annoncent avoir pris le pouvoir, le sort du président incertain

Un homme traverse des barricades en feu dans les avenues centrales de Ouagadougou le 23 janvier 2022. Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso pour exiger le départ de chefs d'armée et des "moyens plus adaptés" pour lutter contre les jihadistes qui frappent ce pays depuis 2015.

Un homme traverse des barricades en feu dans les avenues centrales de Ouagadougou le 23 janvier 2022. Des soldats se sont mutinés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso pour exiger le départ de chefs d'armée et des "moyens plus adaptés" pour lutter contre les jihadistes qui frappent ce pays depuis 2015. - OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Excédés par les attaques jihadistes, des militaires ont pris le pouvoir par la force au Burkina Faso ce lundi. Le sort du président Roch Marc Christian Kaboré est incertain.

En uniformes, des militaires du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) ont annoncé leur prise de pouvoir au Burkina Faso ce lundi soir à la télévision. Le chef de l'ONU "condamne fermement le coup d'Etat" dans le pays, tout comme l'avait fait l'Union africaine un peu plus tôt.

Lisant un communiqué signé du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du MPSR qui assure désormais le pouvoir, un capitaine a également annoncé la fermeture des frontières dès minuit, la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale, ainsi que la suspension de la Constitution. Les putschistes se sont engagés au "retour à un ordre constitutionnel" dans "un délai raisonnable".

Le sort incertain du président

La journée a été émaillée de violences et la situation du président Roch Marc Christian Kaboré est confuse. Lundi matin; des sources sécuritaires ont affirmé à l'AFP qu'il avait été arrêté, toutefois des informations de source gouvernementale ont assuré qu'il avait été "exfiltré" par sa garde afin d'échapper à une arrestation.

Le parti du chef de l'État a aussi dénoncé une "tentative avortée d'assassinat" de Roch Marc Christian Kaboré, sans préciser sa position actuelle. En réaction, l'Union Européenne a demandé "que la liberté du Président Kaboré et des membres des institutions de l'État soit immédiatement rétablie" tout comme les États-Unis.

Excédés par les violences jihadistes

Les troubles ont débuté dans la nuit de samedi à dimanche lorsque des mutineries ont éclaté dans plusieurs casernes du pays. Les soldats se sont révoltés, écoeurés par l'impuissance de l'État face aux violences jihadistes qui ont fait plus de 2000 morts en six ans et forcé plus de 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.

Dimanche soir, le gouvernement a instauré un couvre-feu de 20 heures à 5h30 du matin sur toute l'étendue du territoire, et ce, "jusqu'à nouvel ordre". Tous les établissements scolaires ont été fermés. Le siège du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a été incendié à Ouagadougou.

Diane Regny avec AFP