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Bangui sous tension sur fond de négociations en Centrafrique

Manifestation de protestation vendredi dans les rues de Bangui encerclée par les rebelles de la Seleka. Les habitants de la capitale de la République centrafricaine ont commencé à faire des réserves ou à plier bagages, sur fond de grandes manoeuvres diplo

Manifestation de protestation vendredi dans les rues de Bangui encerclée par les rebelles de la Seleka. Les habitants de la capitale de la République centrafricaine ont commencé à faire des réserves ou à plier bagages, sur fond de grandes manoeuvres diplo - -

par Paul-Marin Ngoupana BANGUI (Reuters) - Les habitants de Bangui, capitale de la République centrafricaine encerclée par les rebelles de la Seleka,...

par Paul-Marin Ngoupana

BANGUI (Reuters) - Les habitants de Bangui, capitale de la République centrafricaine encerclée par les rebelles de la Seleka, ont commencé vendredi à faire des réserves ou à plier bagages, sur fond de grandes manoeuvres diplomatiques.

Les insurgés, qui accusent le président François Bozizé de ne pas avoir respecté les termes d'un accord de paix conclu en 2007, ont repris les armes le 10 décembre et se trouvent désormais aux portes de la ville. Ils ont annoncé jeudi avoir suspendu leur offensive pour permettre l'ouverture du dialogue.

Le chef de l'Etat, élu à deux reprises après son arrivée au pouvoir lors d'un putsch de 2003, a demandé jeudi l'aide de Paris et de Washington pour les repousser, mais son homologue François Hollande a déclaré que la France n'était pas présente en Centrafrique pour "protéger un régime", mais pour assurer la sécurité de ses ressortissants.

"Notre dernière chance (...), c'est le dialogue avec les rebelles", a estimé vendredi un chauffeur de bus interrogé dans le centre de la capitale.

De nombreux bateaux chargés de bagages ont traversé l'Oubangui pour gagner la République démocratique du Congo, sur l'autre rive, et le trafic routier s'est intensifié en direction du Sud. Ceux qui n'ont pas quitté la ville font des provisions et prient pour le succès de la médiation internationale.

"CE TEMPS-LÀ EST TERMINÉ"

Des émissaires de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) sont arrivés jeudi à Bangui et les ministres des Affaires étrangères de l'organisation devaient se réunir ce vendredi à Libreville, au Gabon, pour évoquer la crise.

Dans le même temps, les rebelles ont consolidé leurs positions autour de la capitale, qui est désormais encerclée, dit-on de source diplomatique. Jeudi, le Conseil de sécurité de l'Onu a condamné leur offensive et les Etats-Unis ont annoncé le départ de leur personnel diplomatique.

Selon le Quai d'Orsay, 1.200 Français résident en RCA, pour la plupart à Bangui, où ils travaillent essentiellement pour des organisations humanitaires et le groupe français Areva, qui exploite le gisement d'uranium de Bakouma, dans le sud du pays.

Deux cent cinquante militaires français sont également basés en RCA, à l'aéroport de Bangui, où ils assurent un soutien technique et opérationnel à la mission de consolidation de la paix (Micopax) sous mandat de la CEEAC.

L'aviation française est intervenue en 2006 contre les rebelles. "Ce temps-là est terminé", a souligné jeudi François Hollande.

Un détachement tchadien a été dépêché pour aider l'armée, mais rien n'indique que ces renforts lui permettront de résister aux rebelles.

Jean-Philippe Lefief pour le service français