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Au Mali, l’opération séduction de l'armée française

Un soldat français assiste à une réunion à Gao, au nord du Mali.

Un soldat français assiste à une réunion à Gao, au nord du Mali. - -

Les violences continuent au Mali, notamment dans la ville de Gao, où les jihadistes ont adopté une stratégie de guerrilla. BFMTV a rencontré l’unité chargée d’expliquer à la population locale la mission des soldats français.

Discuter pour se comprendre. Lorsque l'armée française entre dans une ville malienne, elle prend très rapidement contact avec les autorités locales pour expliquer la mission des soldats, rassurer la population et éviter de passer pour une armée d'occupation.

Ces discussions sont particulièrement importantes dans les villes du Nord où la sécurité reste très fragile, comme c'est le cas à Gao. Située à 300 km de Tombouctou, Gao a été le théâtre de plusieurs contre-attaques des djihadistes, après sa libération.

Encadré par des soldats français, le maire de la ville a donc décidé de rencontrer les chefs de quartiers qui sont des autorités à Gao. Ils connaissent chacun de leurs voisins et leurs activités. Alors, en préambule, l’élu fait une mise au point.

"Je ne comprends pas qu’après 27 jours de présence de l’armée française, malienne, on n’arrive pas à être en sécurité et dormir tranquille", s’insurge l’édile. "Pourquoi ne dormons nous pas tranquille? C’est parce que nous n’avons pas fait notre travail".

La menace islamiste toujours présente

Mais les représentants des habitants n’acceptent pas ces réprimandes. Pour eux, le problème vient de Kadji, une île située non loin de Gao, où se seraient repliés les islamistes.

"Tous les problème viennent de Kadji", déplore ainsi un des représentants. "En 30 minutes de pirogue, les jihadistes peuvent débarquer à Gao-Ville et ramener avec eux tout un arsenal de guerre".

Selon eux, il faudrait donc que la France aide l’armée malienne à sécuriser cette île. En attendant, l’officier médiateur français donne ses dernières consignes.

"Nous, ce qu’on vous demande, c’est de participer à la sécurisation en renseignant les forces de sécurité", martèle le lieutenant-colonel Aldo.

Les propos tenus montrent à quel point le menace islamiste continue de planer sur la ville. Un mois après la libération officielle de Gao, les complicités volontaires ou forcées de la population restent un problème majeur pour la stabilité et la sécurité du pays.

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Julia Delage et Guillaume Hoair