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Au Kenya, les petites filles passent leurs vacances à l'école pour ne pas qu'elles soient excisées

Une école pour filles à Nairobi en mai 2016 (photo d'illustration)

Une école pour filles à Nairobi en mai 2016 (photo d'illustration) - Simon Maina-AFP

Au Kenya, certaines fillettes ne retournent pas dans leurs familles pour les vacances de fin d'année mais restent dans leurs écoles. Maintenus ouverts, les établissements scolaires font office de refuge pour protéger les filles des mutilations génitales.

Pour ne pas être excisées, les petites filles restent à l'école durant les vacances de fin d'année au Kenya. Comme le rapporte le site Les Observateurs, certains établissements restent ouverts durant les congés de décembre. Les enseignants et directeurs se mobilisent ainsi pour protéger les petites filles des mutilations génitales qui se déroulent traditionnellement en fin d'année.

Excisées et mariées de force

"Décembre est la 'saison' des mutilations génitales. Ces vacances durent 64 jours de début novembre à fin décembre (...). Quand les filles rentrent chez elle pendant une période aussi longue, les familles en profitent pour organiser les cérémonies traditionnelles de passage à l'âge adulte, donc excision et mariage", témoigne une journaliste locale pour le site de France 24.

C'est le cas du Pokot, une région de l'ouest du pays, où 85% des femmes sont victimes de mutilations génitales, indique le site de France 24. Après avoir été excisées - bien que la pratique soit officiellement interdite - les filles sont généralement retirées de l'école et mariées de force.

Un rite de passage alternatif

Certaines associations humanitaires, comme Beyond FGM, mettent également en place des camps permettant d'accueillir ces fillettes et de les protéger. Et organisent des rites de passage alternatifs.

"Normalement, ce rite, qui permet d'acquérir le statut de femme, passe par les cérémonies de mutilations génitales. Là, c'est complètement différent. Pendant les vacances, ces associations - ou les églises parfois - invitent les familles et dispensent des cours pour expliquer les dangers des mutilations génitales", ajoute la journaliste kenyane.

Un rite de passage alternatif qui se termine par une cérémonie, mais sans excision.

Céline Hussonnois-Alaya