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Areva évoque failles et complicités après l'enlèvement au Niger

Selon un porte-parole d'Areva, un ensemble de défaillances dans le dispositif de sécurité ainsi que des "complicités" ont pu favoriser l'enlèvement de salariés du groupe nucléaire au Niger la semaine dernière. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Selon un porte-parole d'Areva, un ensemble de défaillances dans le dispositif de sécurité ainsi que des "complicités" ont pu favoriser l'enlèvement de salariés du groupe nucléaire au Niger la semaine dernière. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

PARIS (Reuters) - Un ensemble de défaillances dans le dispositif de sécurité ainsi que des "complicités" ont pu favoriser l'enlèvement de salariés...

PARIS (Reuters) - Un ensemble de défaillances dans le dispositif de sécurité ainsi que des "complicités" ont pu favoriser l'enlèvement de salariés d'Areva au Niger la semaine dernière, a déclaré lundi le porte-parole du groupe nucléaire.

Jacques-Emmanuel Saulnier a démenti les informations de presse selon lesquelles les gardiens des maisons habitées par les expatriés n'étaient armés que de bâtons et souligné qu'Areva n'avait "jamais refusé" l'aide des autorités nigériennes en matière de protection.

"Il y a sans doute eu un ensemble de complicités, de défaillances, de choses qui n'ont pas fonctionné", a dit le porte-parole d'Areva sur France Info.

"Il ne peut pas y avoir de polémique en (matière de sécurité) avec le gouvernement du Niger parce que ce qui est en place (...) l'est dans le cadre d'un accord passé avec le gouvernement nigérien", a-t-il ajouté.

Le porte-parole d'Areva a précisé sur France Info et Europe 1 que le groupe n'avait aucune nouvelle des sept personnes, dont cinq Français, enlevées jeudi à Arlit, dans le nord du Niger.

Les otages sont des employés d'Areva et de Sogea-Satom, filiale BTP pour l'Afrique du groupe Vinci.

Une centaine de spécialistes français de l'antiterrorisme sont arrivés dimanche à Niamey à bord de plusieurs appareils de reconnaissance, selon une source proche du gouvernement nigérien

"NOS GARDES SONT ARMÉS"

"Il y a des choses faites par Areva que nous déléguions à des sociétés privées comme n'importe quel groupe le fait et puis il y a ce que met en place le gouvernement du Niger: des opérations de police, de la gendarmerie et de l'armée", a expliqué le porte-parole. "Dans ce pays comme dans n'importe quel pays du monde nos gardes sont armés."

Sur Europe 1, il a également insisté sur la répartition des tâches entre Areva et les autorités nigériennes.

"Les choses sont très claires dans le cadre d'un accord avec un Etat souverain", a-t-il dit. "Nous n'avons jamais refusé aucune aide d'aucune sorte et chacun exerce la responsabilité qui lui est dévolue."

Le porte-parole du gouvernement français, Luc Chatel, a assuré dimanche que Paris ferait tout pour retrouver ses cinq ressortissants, qui pourraient avoir été emmenés au Mali par leurs ravisseurs.

Les autorités françaises ont affirmé n'avoir reçu aucune revendication ou demande de rançon pour les otages - cinq Français, un Togolais et un Malgache.

Vendredi, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré que Paris soupçonnait Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) d'être l'auteur des enlèvements.

AQMI avait enlevé l'humanitaire français Michel Germaneau au Niger fin avril avant d'annoncer sa mort fin juillet, peu après une opération militaire mauritanienne à laquelle l'armée française avait participé.

"Nous n'avons malheureusement pas de nouvelles depuis le début de cet enlèvement", a dit lundi le porte-parole d'Areva.

"Toute la société est solidaire, attentive et mobilisée autour des autorités françaises, nigériennes et celles de la zone (d'Arlit) pour dénouer le plus rapidement la situation", a ajouté Jacques-Emmanuel Saulnier.

Laure Bretton, édité par Patrick Vignal