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Algérie

Valls: "Rien ne peut entraver la relation exceptionnelle entre la France et l'Algérie"

"Tournons-nous vers l'avenir", a éludé le Premier ministre français en Algérie après le refus des autorités algériennes d'accorder des visas à des journalistes français. Juste avant lui, son homologue algérien avait pleinement assumé la décision de son gouvernement.

Manuel Valls a répondu a minima à son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, lequel a promis ce dimanche qu'"en Algérie, beaucoup d'efforts ont été faits pour préserver la liberté de la presse". La visite du Premier ministre français a été boycottée par des médias français protestant contre le refus d'accréditer des journalistes du Monde et du "Petit Journal" de Canal+.

Manuel Valls a privilégié la "relation stratégique" entre Paris et Alger, assurant que "rien ne peut entraver la relation exceptionnelle entre la France et l'Algérie". Au sujet des visas refusés, "j'ai déjà eu l'occasion d'exprimer mes regrets, les messages sont passés, tournons-nous vers l'avenir", s'est-il contenté de déclarer lors d'une conférence de presse commune avec Abdelmalek Sellal.

Des vues "convergentes"

"Nous sommes ici parce que l'amitié entre l'Algérie et la France dépasse les petits problèmes", avait déjà déclaré Manuel Valls samedi dans une référence implicite à la controverse sur les visas, après avoir exprimé sur Twitter ses "profonds regrets" face à cette décision.

Sur Twitter, Manuel Valls a encore insisté ce dimanche sur la "convergence de vues" et la "solidité des liens qui unissent" les deux pays.

Le Premier ministre algérien assume pleinement

Le Premier ministre algérien, lui, a assumé pleinement la décision de son pays de fermer l'accès aux journalistes de certains médias français.

"Aucun Algérien n'acceptera de voir vilipender son président de la République", a-t-il déclaré.

Le Monde a "porté atteinte au prestige" de Bouteflika de "manière gratuite", selon lui. La colère du pouvoir algérien contre le quotidien du soir remonte à mardi. La une du quotidien montrait alors une photo d'Abdelaziz Bouteflika parmi les dirigeants mis en cause dans le scandale financier. Le journal a ensuite précisé que le nom du chef de l'État algérien "n'apparaît pas dans les 'Panama Papers'".

Quant au Petit Journal, l'émission satirique de Canal+ ironise régulièrement sur l'état de santé du président algérien. Une dizaine de contrats devaient être signés ce week-end, dont un pour l'implantation d'une usine PSA à Oran, la deuxième ville d'Algérie, afin de desservir le marché automobile local.

A. D. avec AFP