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Santé de Bouteflika: Alger dénonce de "fausses" informations

Abdelaziz Bouteflika, le président de l'Algérie, serait gravement malade selon plusieurs médias.

Abdelaziz Bouteflika, le président de l'Algérie, serait gravement malade selon plusieurs médias. - -

Les autorités algériennes ont dénoncé lundi les "fausses" informations publiées sur l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé en France depuis plus de trois semaines. Selon elles, le pronostic vital du président n'a jamais été engagé.

L'état de santé du président algérien Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé depuis plus de trois semaines à Paris, a soulevé de nombreuses questions en Algérie. Questions que les autorités algériennes tentent de balayer, notamment en dénonçant les "fausses" informations publiées en Algérie et à l'étranger.

"Après avoir subi des examens médicaux à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris, le président de la République, dont le pronostic vital n'a jamais été engagé et qui voit son état de santé s'améliorer de jour en jour, est tenu, sur recommandation de ses médecins, d'observer un strict repos en vue d'un total rétablissement", a déclaré le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal.

"La maladie du président Bouteflika ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir", affirme encore Abdelmalek Sellal dont c'est la première déclaration depuis le 11 mai sur la santé du chef de l'Etat, âgé de 76 ans et déjà soigné en 2005 pour "un ulcère hémorragique à l'estomac", à l'hôpital du Val-de-Grâce.

Interrogations sur l'avenir du pays

Le Premier ministre s'en est également pris "à certains médias étrangers" qui, en diffusant "de fausses informations concernant le président" et "les institutions républicaines", visent en fait l'Algérie "dans ses fondements républicains, son développement et sa sécurité".

En l'absence d'informations officielles sur la santé du chef de l'Etat, des informations publiées ces derniers jours en France et en Algérie faisaient état d'une aggravation de son état de santé touchant ses centres vitaux. Il a même été indiqué qu'il serait dans un "état comateux".

Ce black-out a relancé de plus belle les conjectures dans la perspective de l'élection présidentielle prévue dans moins d'un an. Ces derniers jours, les appels se sont multipliés dans la presse en vue de l'application de l'article 88 de la Constitution sur une procédure d'empêchement du président.

L'avocat Ali Yahia Abdennour, un chef historique de l'opposition, a appelé monsieur Bouteflika à "passer la main", jugeant que la maladie rendait "indispensable son retrait" après 14 ans au pouvoir.

Une campagne présidentielle déjà lancée

Preuve pour certains qu'on est entré en campagne bien avant l'hospitalisation du président: la presse s'est emparée depuis des semaines des scandales de corruption qui secouent en Algérie les proches d'Abdelaziz Bouteflika.

Même son frère, Saïd, devenu son conseiller à la présidence, a été cité. Et un autre proche aussi, l'ancien ministre de l'Energie Chakib Khelil, dans un scandale international de corruption au sein de la société nationale des hydrocarbures Sonatrach.

Sur le terrain social, les grèves ont repris récemment et dans le sud du pays, ce sont maintenant des milliers de chômeurs qui réclament haut et fort un emploi, un logement, un avenir. Aurant de promesse qu'Abdelaziz Bouteflika avait faites en lançant toute une série de réformes dont la dernière, constitutionnelle, est en cours d'élaboration.

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