BFMTV
Algérie

Les conditions de la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France "pas idoines"

(ARCHIVES) Le 21 janvier 2020, le président algérien Abdelmadjid Tebboune pendant une réunion avec le ministre français des Affaires étrangères à Alger

(ARCHIVES) Le 21 janvier 2020, le président algérien Abdelmadjid Tebboune pendant une réunion avec le ministre français des Affaires étrangères à Alger - RYAD KRAMDI © 2019 AFP

La visite du président algérien, d'abord programmée début mai puis repoussée à juin, fait toujours "l'objets de préparatifs", celle-ci dépendant du réglement par Paris et Alger de cinq dossiers.

La visite d'État du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France fait "toujours l'objet de préparatifs", a affirmé le ministre algérien des Affaires étrangères, précisant qu'elle dépend du règlement de cinq dossiers.

"En toute sincérité, les conditions de cette visite ne sont pas idoines", a déclaré Ahmed Attaf dans un entretien accordé mercredi soir à Atheer, la plateforme de la chaine qatarie Al Jazeera.

Ahmed Attaf a énuméré les dossiers de la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien et celui de la restitution de l'épée ainsi que le burnous de l'émir Abdelkader.

Alors même que "le président devait se rendre au Château d'Amboise où était emprisonné l'Émir Abdelkader (...) les autorités françaises ont refusé (de restituer l'épée et le burnous de l'Emir) arguant la nécessité d'une loi" , a indiqué le ministre.

France-Algérie : renégocier l'accord de 1968 ? - 07/12
France-Algérie : renégocier l'accord de 1968 ? - 07/12
2:46

La question des essais nucléaires français sur la table

Concernant les essais nucléaires français, Ahmed Attaf a indiqué que l'Algérie demandait "une reconnaissance des dommages causés" ainsi que "des indemnisations".

Entre 1960 et 1966, la France a procédé à 17 essais nucléaires sur les sites de Reggane, puis d'In Ekker, dans le Sahara algérien.

De documents déclassifiés en 2013 ont révélé des retombées radioactives importantes qui s'étendaient de l'Afrique de l'Ouest au sud de l'Europe.

"Nous ne sommes pas parvenus à des accords sur cinq grands et lourds dossiers. Mais nous continuons à travailler dessus", a réitéré le ministre en soulignant que les visites entre les responsables des deux pays se poursuivent pour préparer cette visite d'Etat.

"Pas une visite touristique"

Début août, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que sa visite d'Etat en France était "toujours maintenue" mais dépendait "du programme" de l'Élysée, précisant qu'une "visite d'État a des conditions" et "n'est pas une visite touristique" .

La visite, programmée d'abord début mai, avait été repoussée à juin, les Algériens craignant qu'elle ne soit gâchée par les manifestations du 1er mai contre la très contestée réforme des retraites en France, selon des sources concordantes.

Cette visite devait consacrer l'embellie entre les deux pays après de nombreuses crises diplomatiques.

H.G. avec AFP