BFMTV
Algérie

Algérie: le corps du Français Hervé Gourdel retrouvé

André Gourdel a été kidnappé en septembre en Algérie et assassiné.

André Gourdel a été kidnappé en septembre en Algérie et assassiné. - Famille - AFP

Hervé Gourdel avait été enlevé puis décapité en Algérie par un groupe jihadiste, au mois de septembre dernier.

Le corps du touriste français Hervé Gourdel a été retrouvé par l'armée algérienne près du lieu où il avait été enlevé puis décapité en septembre par un groupe jihadiste, a annoncé jeudi le ministère algérien de la Défense. 

"Grâce aux informations fournies par un terroriste arrêté, l'armée a trouvé l'endroit où le corps du Français Hervé Gourdel avait été enterré", indique le ministère dans un communiqué, cité par Reuters.

Pour l'heure, le Quai d’Orsay ne commente pas et se contente de renvoyer vers Alger.

Le corps était séparé de la tête. Les deux parties étaient enterrées séparément dans la montagne d'Abi Youcef à quelque 160 km au sud-est d'Alger, près de la région d'Akbil où le Français avait été enlevé par Jund al-Khilafa ("les soldats du califat"), selon ces sources.

Des prélèvements génétiques en cours

Des experts de la gendarmerie se sont rendus sur place pour effectuer des prélèvements génétiques en vue de confirmer officiellement l'identité du corps. Ils ont été rejoints par le procureur spécialisé dans les affaires de terrorisme et un juge d'instruction en charge du dossier.

Les militaires ont dû faire appel aux artificiers pour exhumer le corps, des engins explosifs ayant été placés tout autour du lieu où la victime avait été enterrée.

Hervé Gourdel, guide de haute montagne de 55 ans originaire du sud de la France, avait été enlevé le 21 septembre au coeur du massif du Djurdjura par Jund al-Khilafa qui a affirmé l'avoir exécuté en représailles à l'engagement de la France aux côtés des Etats-Unis dans les frappes contre le groupe jihadiste Etat islamique en Irak.

Cette exécution montrée dans une vidéo avait eu une résonance mondiale en pleine assemblée générale de l'ONU et avait conduit l'armée algérienne à mobiliser 3.000 soldats pour traquer les auteurs de l'enlèvement.

Deux suspects tués

Mercredi, une unité d'élite spécialisée dans la lutte antiterroriste, aidée d'une brigade cynophile, a relancé ses fouilles dans les communes voisines d'Abu Youssef et d'Akbil à la suite d'indications fournies par un islamiste armé détenu. Le 22 décembre, l'armée a tué à Issers (65 km à l'est d'Alger) le chef de Jund al-Khilafa, Abdelmalek Gouri, qui avait revendiqué l'exécution d'Hervé Gourdel.

Après la décapitation du Français, la justice avait lancé des poursuites contre quinze personnes, toutes de nationalité algérienne, soupçonnées d'y avoir participé. Deux d'entre elles ont été tuées en novembre, selon les autorités.

Jund al-Khilafa a surgi sur la scène jihadiste fin août en affirmant dans un communiqué avoir quitté Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dénoncée pour sa "déviance", et fait allégeance à l'EI, un groupe ultraradical responsable d'atrocités, dont la décapitation de plusieurs journalistes occidentaux en Syrie.

A. D. avec AFP