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Afrique du Sud

Pretoria demande la suspension de l'ultimatum à Lonmin

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Le travail devait reprendre mardi matin à la mine de Marikana, sous peine de licenciements. Mais de nombreux miniers poursuivent la grève. Ils demandent le triplement de leurs salaires.

La présidence sud-africaine a demandé au groupe Lonmin, l'opérateur de la mine de Marikana où 34 grévistes ont été tués par la police la semaine dernière, de suspendre son ultimatum fixé à mardi 21 août pour la reprise du travail.

La direction de la mine de platine située dans le nord de l'Afrique du Sud avait donné jusqu'à mardi 7h (5h GMT) aux quelque 3.000 mineurs en grève sauvage pour retourner à leur poste. Ils sont menacés de licenciement s'ils refusent. L'opérateur Lonmin, troisième producteur mondial de platine, a aussi pressé les 25.000 autres salariés du site de revenir au travail, jugeant que leur sécurité était assurée.

Mais la présidence sud-africaine a déclaré avoir demandé à Lonmin de suspendre son ultimatum jusqu'à ce que toutes les victimes de la répression policière de jeudi dernier aient été identifiées et enterrées. "Lors de nos discussions avec la direction, nous avons souligné, et nous pensons qu'ils nous ont entendus, qu'à ce stade, nous devons essayer de calmer l'explosion d'émotions de chaque côté et tenter de parvenir à une solution raisonnable", a déclaré le secrétaire général de la présidence, Collins Chabane, au moment où expirait l'ultimatum.

Une période de deuil

"En ce moment de deuil des personnes qui ont perdu la vie dans cette grève, nous avons jugé important pour eux d'envisager de suspendre l'ultimatum, et nous pensons qu'ils sont d'accord. Nous allons leur en demander confirmation ce matin", a ajouté le responsable. Six corps ont pour le moment été identifiés et les autorités ont dit espèrer avoir achevé le processus d'identification d'ici mercredi, à temps pour des cérémonies prévues le lendemain dans le cadre d'une semaine de deuil national décrétée par le président Jacob Zuma.

Mardi matin, les mineurs se présentaient au compte-gouttes sur le site patrouillé par des camions de police. Lonmin avait fixé un premier ultimatum à lundi matin pour la reprise du travail, dix jours après le début de la grève sauvage lancée pour obtenir une augmentation des salaires. Elle avait menacé de licenciement les grévistes qui refuseraient mais seuls 27% d'entre eux, selon la direction, s'étaient présentés lundi. Elle avait ensuite repoussé son ultimatum de 24H, à mardi matin. Au total, 44 personnes sont mortes à Marikana dans un conflit qui a choqué l'Afrique du Sud: dix hommes, dont deux policiers, tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux, plus les morts dans la fusillade de jeudi, qui a également fait 78 blessés.

Lundi, Lonmin avait pour la première fois lundi discuté avec les syndicalistes majoritaires du NUM, affirmant que l'activité de la mine située près de Rustenburg avait repris. Le petit syndicat AMCU, une dissidence du NUM à l'origine de la grève sauvage, n'avait pas été convié aux négociations.