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Afrique du Sud

Barry Roux, le meilleur atout d'Oscar Pistorius

Barry Roux, l'avocat d'Oscar Pistorius au tribunal de Pretoria, lors de l'audience le 21 février 2013.

Barry Roux, l'avocat d'Oscar Pistorius au tribunal de Pretoria, lors de l'audience le 21 février 2013. - -

PORTRAIT - La star du barreau Barry Roux, qui défend Oscar Pistorius, est apparu comme le grand vainqueur de la première manche de cette affaire, en obtenant vendredi la libération sous caution du champion accusé du meurtre de sa petite amie.

L'autre star du procès, c'est lui. Bien sûr, tous les regards étaient tournés vers Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa petite amie. Jeune, beau et ultra médiatisé, le champion de handisport, médaillé olympique surnommé "Blade Runner", était au coeur des quatre audiences qui se sont déroulées cette semaine. Mais le vrai "héros" de cette audience, c'est Barry Roux, son avocat. Cette star du barreau sud-africain a, par sa ténacité, su pointer les faiblesses de l'accusation et permis la libération sous caution du champion, vendredi, en attendant son procès.

"Il y a juste une semaine, j'ai reçu un coup de fil. Si j'avais su, je n'aurais pas décroché", a plaisanté l'avocat vendredi, ne dissimulant pas sa fierté d'avoir permis à Oscar Pistorius d'attendre son procès en homme libre.

Incisif, précis, roué

Durant les quatre jours d'audience, Barry Roux n'a pas ménagé sa peine. Il est apparu incisif, précis, roué, et remarquablement habile pour déstabiliser l'accusation. Mercredi notamment, il a été la vedette de la journée, démontant point par point les failles et les lacunes de l'enquête policière.

Sa taille, sa prestance et sa voix puissante sont autant d'armes qu'il utilise devant les tribunaux, où il est connu pour démolir sans pitié ses adversaires. Le responsable de l'enquête de la police Hilton Botha, malgré ses vingt-quatre ans d'expérience, en a fait les frais, mercredi.

Il a dû tour à tour admettre que ses hommes avaient oublié de prélever une douille dans la cuvette des toilettes, qu'un témoin censé avoir entendu des cris habitait à plus de 300 mètres du lieu du drame, ou encore que les détectives avaient piétiné les lieux du crime sans chaussures de protection. Discrédité en quelques questions assassines, l'equêteur principal a été démis de ses fonctions dès le lendemain et remplacé au pied levé.

"Tout le monde a été épaté par sa compétence"

Tout au long de ses trente-et-un ans de carrière dans les prétoires, Roux a défendu des causes devenus célèbres, dont une retentissante affaire de fraude fiscale du millionnaire de Glasgow Dave King, dirigeant du club de foot des Glasgow Rangers.

Dans les années 1990, il a également défendu un général de l'époque de l'apartheid, Lothar Neethling, accusé d'avoir ordonné l'empoisonnement aux toxines de militants anti-apartheid.

"Tout le monde a été épaté par sa compétence et son efficacité pour conduire le contre-interrogatoire des témoins cités par le parquet, au premier rang desquels l'officier de police chargé de l'enquête", a déclaré le juriste du Cap William Booth.

Au point que le juge à l'audience de Pistorius, Desmond Nair, a parfois dû intervenir pour permettre aux témoins malmenés par Barry Roux de se recomposer et de retrouver leur sérénité.

Entre 3.500 et 6.000 par jour

Pour défendre Pistorius, accusé d'avoir abattu par balles sa petite amie Reeva Steenkamp le matin de la Saint-Valentin, Barry Roux a rédigé avec son client une déclaration qu'il a lue lui-même devant la cour. Cette version des faits, vraie ou fausse, était en tout cas parfaitement cohérente, et l'accusation s'est cassée les dents en essayant d'y trouver des failles.

Selon des sources citées par les médias, Barry Roux demanderait entre 3.500 et 6.000 euros par jour pour défendre Oscar Pistorius. Le prix de la liberté.

M.R. avec AFP