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Afrique du Sud

Afrique du Sud: la police a tué de sang froid à Marikana (photographe)

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La plupart des mineurs grévistes tués le 16 août par la police sud-africaine près de la mine de platine de Marikana (nord) l'ont été de sang froid, affirme jeudi le photojournaliste Greg Marinovich, qui a passé quinze jours sur place, sur le site d'information Daily Maverick

Sur les 34 personnes tuées par la police à Marikana, pas plus d'une douzaine ont été abattues sur la colline où a eu lieu la fusillade diffusée en direct à la télévision. Les autres sont mortes dans des rochers à 300 mètres de là, certaines touchées à bout portant, affirme Greg Marinovich. La seule version officielle à ce jour affirme que les policiers ont ouvert le feu pour protéger leur vie lorsque la foule des mineurs, armés de lances, de machettes et de quelques armes à feu, les a chargés.
La 14e victime n'a pu être qu'exécutée à bout portant contre le rocher où elle est morte, et où figure désormais la lettre "N" laissée par les enquêteurs, explique notamment le photographe sud-africain, qui s'est fait un nom lors de la "guerre des townships" entre l'ANC, le parti zoulou Inkhata et la police au début des années 1990.
"Après avoir passé des journées sur le site de ce massacre sanglant, je n'ai pas besoin de beaucoup d'imagination pour croire que N a supplié qu'on lui laisse la vie sauve en cet après-midi d'hiver", écrit-il, notant qu'il est mort dans un endroit presque entièrement entouré de rochers.
Les événements du 16 août ont fait 34 morts et 78 blessés quand la police a tiré à balles réelles sur les manifestants, alors que des affrontements imputés à de rivalités syndicales avaient déjà fait 10 morts (dont 2 policiers) dans les jours précédents.