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Achat de gaz russe en roubles: Macron juge que l'exigence de Poutine n'est "pas possible" ni "contractuelle"

Le président Emmanuel Macron le 21 mars 2022 à l'Elysée à Paris

Le président Emmanuel Macron le 21 mars 2022 à l'Elysée à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

"Tous les textes signés sont clairs: c'est interdit", a assuré le président français.

Emmanuel Macron a jugé vendredi que l'exigence du président russe Vladimir Poutine de faire payer en roubles, et non plus en dollars ou en euros, les livraisons de gaz à l'Union européenne, n'était ni "possible", ni "contractuelle".

Cette demande "n'est pas conforme à ce qui a été signé, je ne vois pas pourquoi nous l'appliquerions", a déclaré le président français, interrogé à l'issue du sommet européen à Bruxelles, sur cette annonce faite mercredi par Moscou.

"Ce n'est donc pas possible aujourd'hui de faire ce qui est demandé"

Sur cette question, "on continue le travail d'analyse", a-t-il précisé. Mais "tous les textes signés sont clairs: c'est interdit. Donc les acteurs européens qui achètent du gaz et qui sont sur le sol européen doivent le faire en euros".

"Ce n'est donc pas possible aujourd'hui de faire ce qui est demandé, et ce n'est pas contractuel", a insisté Emmanuel Macron.

Il a estimé que Moscou cherchait, avec cette exigence, "un mécanisme de contournement" des sanctions économiques et financières décidées par les Européens à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

Refus d'embargo de l'UE sur le gaz russe

Très concernée, l'Allemagne avait dénoncé mercredi une "rupture de contrat" de la part de Vladimir Poutine, qui a donné une semaine aux autorités russes pour élaborer le nouveau système en roubles.

L'Allemagne est particulièrement dépendante du gaz russe, qui représente quelque 55% de ses importations. Et malgré l'invasion de l'Ukraine, le gaz russe continue d'affluer vers l'UE, qui refuse d'imposer un embargo, comme aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Les pays européens se sont néanmoins engagés à réduire rapidement leur dépendance.

"Nous sommes un très gros acheteur pour le gaz russe et ce qui est vécu comme une vulnérabilité pour nous l'est aussi pour la Russie, qui ne peut pas du jour au lendemain, changer la structure de ses pipelines", a fait remarquer le chef de l'Etat français.
H.G. avec AFP