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Accord sur la création de zones protégées dans l'atlantique

Quinze Etats européens se sont entendus vendredi sur la création de six zones interdites à la pêche dans l'océan Atlantique et vont tenter désormais d'en obtenir la reconnaissance par les Nations unies, les Etats-Unis et le Canada. /Photo d'archives/REUTE

Quinze Etats européens se sont entendus vendredi sur la création de six zones interdites à la pêche dans l'océan Atlantique et vont tenter désormais d'en obtenir la reconnaissance par les Nations unies, les Etats-Unis et le Canada. /Photo d'archives/REUTE - -

par Alister Doyle BERGEN, Norvège (Reuters) - Quinze Etats européens se sont entendus vendredi sur la création de six zones interdites à la pêche...

par Alister Doyle

BERGEN, Norvège (Reuters) - Quinze Etats européens se sont entendus vendredi sur la création de six zones interdites à la pêche dans l'océan Atlantique et vont tenter désormais d'en obtenir la reconnaissance par les Nations unies, les Etats-Unis et le Canada.

"Un pas historique a été franchi", a déclaré le ministre norvégien de l'Environnement, Erik Solheim, qui présidait la réunion des pays appartenant à la convention internationale OSPAR à Bergen, sur la côte norvégienne.

"Nous essaierons d'inspirer d'autres nations pour qu'elles fassent de même, comme dans l'océan Indien, le Pacifique et d'autres océans", a-t-il ajouté.

Ces six zones marines protégées couvrent une superficie totale de 285.000 km2, l'équivalent de l'Italie. Elles sont pour l'essentiel situées au nord des Açores et à l'ouest de l'Irlande.

La pêche y sera interdite, de même que les forages ou l'exploitation des ressources du fond marin. Les mouvements de navire pourraient même y être restreints.

La nouveauté de l'accord conclu à Bergen tient au fait que ces zones sont toutes situées en haute mer, hors des zones d'exclusivité économique que chaque pays côtier peut décréter dans une bande de 200 milles nautiques (370 km environ) le long de son rivage - une "initiative révolutionnaire", selon Janez Potocnik, commissaire européen à l'Environnement.

BLOCAGE DE L'ISLANDE

Seule une zone protégée de 80.000 km2 au large de l'Antarctique présente à ce jour cette caractéristique.

Mais les négociations ont exposé des différences entre les nations européennes qui se préparent à l'entrée en vigueur de nouvelles règles émises par l'Onu concernant le droit de la mer.

Cette modification permettrait notamment à des pays côtiers de revendiquer des droits sur les fonds marins au-delà de la zone des 200 milles nautiques si leur plateau continental s'étend plus loin que cette limite.

Le Portugal, qui aurait pu se revendiquer de cette extension au large des Açores, y a renoncé. L'Islande ne l'a pas imité pour une zone située au sud de son rivage.

"Nous sommes très dépendants de la pêche. Ces zones marines protégées seront bénéfiques pour les pêcheries", a expliqué Humberto Rosa, secrétaire d'Etat portugais à l'Environnement.

De nouvelles discussions ont été programmées pour 2012.

Stefan Lutter, du WWF, l'organisation de protection de la faune et de la flore, s'est dit satisfait par cet accord mais a regretté le blocage islandais.

A l'échelle mondiale, avec ces six zones, 1,2% de la surface totale des océans est désormais classée en zone protégée, bien moins que les 12% des terres émergées protégées dans des systèmes de parcs naturels.

NOTE: La convention OSPAR (pour "Oslo-Paris"), incarnation de la coopération lancée dans les années 1970 pour protéger l'environnement marin de l'Atlantique du Nord-Est, regroupe les pays suivants: Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Islande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse, plus la Commission européenne.

La Suisse et le Luxembourg sont parties prenantes parce qu'ils sont situés dans la zone de captation du Rhin.

Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser